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Une année sous le signe de la diversification

Agriculture. Le 15 janvier, Didier Lenoir et Christophe Richardot, respectivement président et directeur général du groupe Dijon Céréales, ont profité de leur conférence de presse de rentrée pour clore une année satisfaisante et débuter 2024 avec ambition.

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Photo des panneaux photovoltaïques à cinq mètres du sol
Dijon Céréales met en place de nouvelles solutions de production d’énergie sur les exploitations alimentaires. Ici, des panneaux photovoltaïques à cinq mètres du sol, permettant aux agriculteurs de travailler sans gêne. (Crédit : Dijon Céréales)

Au sortir de l’exercice 2022-2023, le Groupe Dijon Céréales dresse le bilan : 578,4 millions d’euros de chiffre d’affaires consolidé pour le groupe, « plutôt un bon résultat » selon Didier Lenoir, président, mais à nuancer. En effet, les 787 tonnes de céréales récoltées – dont les blés représentent près de la moitié -, présentent une baisse de 12% par rapport à l’exercice précédent. « Pour 2023-2024, nous prévoyons 800.000 tonnes de collecte », rassure le groupe. « Le bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement est déjà passé de 10 à 20 millions d’euros au cours de ces dernières années et on projette d’arriver entre 27 et 30 millions d’euros d’ici cinq ans ».

Mais Dijon Céréales est toujours fortement concerné par un contexte géopolitique européen défavorable : « Il est clair que l’on souffre de la concurrence ukrainienne qui propose des prix bien inférieurs à ceux du marché pour subvenir à leurs besoins en cash », explique Christophe Richardot, directeur général de Dijon Céréales et de l’Alliance BFC - l’union de trois coopératives agricoles : Bourgogne du Sud, Dijon Céréales et Terre Comtoise.

Une stratégie globale

Au-delà des chiffres, le groupe Dijon Céréales et ses 3.407 adhérents – dont 261 collaborateurs – se prépare à diversifier ses activités autour de trois grands axes : le management collaboratif, l’innovation et la mise en place d’un écosystème. « On se dirige vers des années qui seront complexes et qui nous obligent à nous bouger, prévoit Christophe Richardot, 20% des ressources seront désormais alloués à des axes qui n’étaient pas encore développés ». Cela se traduit notamment par l’importance donnée à la branche R&D du groupe, qui vise à « se projeter le plus largement possible sur les nouvelles méthodes de culture dont on pourrait avoir besoin demain », précise Didier Lenoir.

Cette diversification s’observe également dans la stratégie de Dijon Céréales autour de la marque Mistral, rachetée en septembre 2023. « Mistral devrait être, à terme, le porte étendard de la qualité des produits conçus en Bourgogne Franche-Comté », ambitionne Christophe Richardot. La marque de biscuit sera par ailleurs mise à l’honneur lors du WACC, le championnat du monde de cyclisme en agriculture proposé par l’Alliance BFC du 7 au 9 juin 2024. « Pour l’occasion, un biscuit Mistral spécial sera créé, visant à maximiser la récupération sportive. »

Acteur du territoire

Dijon Céréales s’affirme alors comme un organisme innovant et ambitieux au sein d’une région aux multiples ressources. « Nous voulons conserver l’attractivité de nos villages en menant à bien des projets importants », affirme Didier Lenoir. C’est notamment le cas à Saint-Seine l’Abbaye : la commune verra prochainement l’ouverture d’un magasin Gamm Vert – propriété de Dijon Céréales en Côte d’Or.

Mais l’exemple le plus emblématique est celui du méthaniseur Sécalia – parfois contesté -, à Cérilly, pour un investissement record estimé à 100 millions d’euros. Le projet, qui regroupe 150 adhérents, devrait fonctionner à partir de mars 2024 et couvrir 15% des besoins en gaz de Côte d’Or. « Le méthaniseur est vertueux en termes de bilan carbone mais aussi en termes d’économie », explique Christophe Richardot.

Photo de Christophe Richardot et Didier Lenoir
Christophe Richardot (à gauche) et Didier Lenoir, respectivement directeur général et président du groupe Dijon Céréales. (Crédit : Dijon Céréales)

Le biogaz sera produit à partir de CIVE - Cultures Intermédiaires à Vocation Énergétique -, non concurrentes avec la production alimentaire. « Nous prévoyons d’autres méthaniseurs dans le département : un dans le nord-ouest et un autre au sud de Dijon, annonce le directeur général. L’axe stratégique de la production énergétique représente plusieurs milliards d’euros d’investissement avec les partenaires, et il est important pour nous. Nous mettons en place des expérimentations tels que des panneaux photovoltaïques sur les lieux de production alimentaire, puis notre équipe de six “data scientists” en étudie les résultats ».