Une Vente des vins de Beaune sur le podium
Vin. 52 cuvées dont pour la première fois des pièces de Clos de Vougeot Grand Cru, don du Domaine Faiveley, étaient proposés aux acheteurs à l’occasion de la 165e Vente des vins des Hospices de Beaune qui ont enchéri à hauteur de 18.384.100 € hors pièce des Présidents. C’est la 3e meilleure vente après 2022 et 2023. La pièce de Charité, un Pommard Premier Cru Les Rugiens a trouvé preneur à 400.000 €.
Rien, pas même la météo chagrine n’a entamé la liesse à l’issue de la 165e Vente des vins de Beaune : déjouant tous les pronostics - et malgré des débuts timides -, la plus célèbre des ventes aux enchères de vins au monde (la plus ancienne étant celle des Hospices de Beaujeu, dans le Rhône) a livré un résultat impressionnant avec près de 18,4 M€ d’enchères hors la pièce de Charité qui a été emportée par un acheteur chinois. (Voir encadré). Ce sont les Blancs qui ont soutenu la vente, le Bâtard-Montrachet grand cru Cuvée Dames des Flandre s’envolant même au montant record de 400.000 € le fût sous le marteau du commissaire-priseur Pierre Mothes, c’est-à-dire le montant de l’enchère de la Pièce de Charité ! Avec augmentation de plus de 12,99 % pour les 111 pièces de Blancs (6.562.000 €), 14,46 % pour les 428 pièces de Rouges (11.765.000 € ), cette 165e Ventes des vins des Hospices de Beaune se révèle la 3e meilleure vente de son histoire après les crus 2022 et 2023.
Un marché inquiet
Ce résultat vient en contre-point de l’ambiance générée dans les heures précédant la vente, les présidents du Comité Bourgogne (ex-BIVB) faisant le point sur une récolte 2025 « amputée cette année du fait d’une canicule très importante au mois d’août, a rappelé François Labet. Entre le 1er et le 20 août, on a constaté une diminution du poids des raisins d’à peu près 20 % et ce qui a impacté beaucoup plus les chardonnay notre cépage emblématique (2/3 des volumes en Bourgogne). La récolte en Côte-d’Or se situera aux alentours de 1,43 million d’hectolitres soit à peu près 190 millions de bouteilles ». Un volume, allait-on dire, adapté à la dégradation des marchés. Car, comme la rappelé Laurent Delaunay, « On est dans un marché qui a tendance à se déprimer un petit peu, voire même à se fragmenter. Les raisons sont connues : baisse de la consommation, situation économique, inflation, situation géopolitime, guerre commerciale, les taxes...
Le monde entier du vin est à peu près dans la même situation. La France ne fait pas exception. La seule exception encore en ce moment est la Bourgogne : nous sommes certainement la seule région en France avec des chiffres qui restent positifs mais chaque mois qui passe voit notre avance se réduire. C’est le cas depuis le début d’année ». Et de rappeler que le 1er marché de la Bourgogne, les États-Unis, sont passés en négatif pour la première fois en août, alors que la hausse des droits de douane décidée par Donald Trump n’a pas encore eu d’effet direct et devrait plutôt se lire en début d’année 2026 lorsque les importateurs auront passé leurs commandes.
Quant au marché français, il stagne, à + 0,8 % depuis le début d’année par rapport à l’année dernière en volume et + 0,7 en valeur, « tiré beaucoup par les crémants de Bourgogne et par les vins blancs et plutôt les blancs d’entrée de gamme » .