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Vert Laine croit aux multiples vertus de la laine de mouton

Innovation. Hébergée à l’incubateur AuxR_Lab, la start-up développée par Delphine Rauscent entend valoriser cette matière première écologique dans des secteurs aussi inattendus que l’agronomie ou l’écoconstruction.

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Photo du module développé par Vert Laine
Conçu sur mesure, le module développé par Vert Laine est entièrement isolé en laine de mouton récupéré chez les producteurs (Crédit : DR)

Selon les archéologues, l’utilisation de la laine de mouton dans la confection des premiers vêtements remonterait à 10.000 ans avant Jésus-Christ, en Asie mineure. Si cette fibre naturelle est progressivement délaissée depuis les années 1960 avec l’apparition des fibres synthétiques, elle dispose néanmoins de propriétés écologiques parfois insoupçonnées.

En créant la start-up Vert-Laine, Delphine Rauscent souhaite créer un cercle vertueux en valorisant la laine inutilisée par les éleveurs, et qui jusqu’à présent était considérée comme un déchet, pour l’injecter dans différents process de fabrication.

Transformée en granulés, la laine pourrait ainsi être d’une grande utilité pour les professionnels de la filière agricole et horticole dans un contexte de tension hydrique récurrente et de réduction des intrants industriels. Grâce à sa capacité importante de rétention, elle limiterait, en effet, l’apport en eau. De plus, sa grande teneur en azote organique favoriserait le développement de la plante sans la saturer. « Nous menons actuellement deux expérimentations sur site », explique l’ingénieur agronome originaire de Domecy-sur-Cure, près de Vézelay. « Mais nous savons que nous devons être patients avant d’obtenir la validation des agréments sanitaires nécessaires. »

Modulaine, l’extension écolo

En parallèle, Delphine Rauscent s’est intéressée aux propriétés isolantes de la laine de mouton, utilisée dans l’écoconstruction. En partenariat avec la menuiserie Laurent Jeannin, installée à Bazoches (Nièvre), elle a imaginé un prototype de module de 16 mètres-carrés qui ne nécessite donc pas l’obtention d’un permis de construire. Baptisé Modulaine, le concept repose sur un châssis métallique (facilitant ainsi le transport) et est doté d’une ossature en sapin de Douglas (issu des forêts régionales) isolée par de la laine de mouton. Une extension à la fois esthétique et éthique.

Schéma 3D du module
(Crédit : DR)

« Nous avons réalisé notre premier exemplaire qui comprend, selon la demande du client, une salle de bains et une cuisine », explique Delphine Rauscent. « Cette solution modulable convient aussi bien aux particuliers qui souhaitent une extension de leur résidence principale ou secondaire qu’aux professionnels qui veulent implanter une boutique ou un bureau à moindre coût. » Si la conception, encore au stade artisanal, de Modulaine est entièrement locale, son marché est, quant à lui, national.