Vitagora a un nouveau président
Région BFC. Mardi 8 avril se tenaient à Dijon le salon Vita’Connect et l’assemblée générale du pôle de compétitivité de l’agroalimentaire Vitagora. Un double évènement pour l’association qui fêtait également son vingtième anniversaire.

L’histoire de Vitagora débute en 2005, à l’initiative du Grand Dijon et d’un groupe de chefs d’entreprise mené par Thomas Derville, ancien dirigeant d’Amora-Maille et cadre d’Unilever. Vingt ans plus tard, l’association s’est imposée dans le paysage économique comme le pôle de compétitivité agroalimentaire des régions de Bourgogne Franche-Comté et d’Île-de-France. Relais en BFC des actions de l’Association nationale des industries alimentaires (Ania) et membre du réseau des Aria de France, Vitagora fédère 680 membres de toute la France (60 % en BFC et 16 % en IDF) et du monde (23 %), dont 84 % d’entreprises de toutes tailles (12 % de grandes entreprises et 88 % d’ETI et PME) et 9 % de laboratoires et centres d’enseignement supérieur. 2,3 M€ de sources de financements annuelles (dont 50 % en subventions publiques et européennes et 35 % liés aux cotisations des membres), a accompagné, depuis 2005, 394 projets dont 246 ont été financés. Certifié Qualiopi depuis 2019, le pôle a élaboré un catalogue de formations répondant aux besoins spécifiques des entreprises agroalimentaires. 190 formations pour la montée en compétence ont été organisées et 230 accompagnements spécifiques auprès d’entreprises ont été réalisés. Vitagora a également pris au fil de son histoire « une dimension internationale, à travers les différentes missions qu’il organise, les partenariats autour de projets ambitieux avec des centres de recherche ou des pôles de compétence étrangers et surtout l’implantation d’un bureau à Kumamoto au Japon, qui, aujourd’hui, nous ouvre les portes de l’Exposition universelle à Osaka ».
La fusion comme force
« La réussite de Vitagora, nous la devons en premier lieu à la stabilité de la gouvernance entre le président et le directeur, affirme Pierre Guez, président de Vitagora depuis 2006. Contrairement à d’autres pôles de compétitivité, nous n’avons jamais fixé de limite à nos mandats, ce qui nous a permis de nous inscrire dans une vraie continuité de projets, de créer les conditions d’une stratégie de croissance, d’innovation et de développement international. Mais Vitagora, c’est aussi et surtout la fusion des énergies à laquelle j’ai toujours été attaché : ensemble, entreprises, laboratoires publics et privés, universités et grandes écoles, nous avons construit un outil formidable au service du développement des entreprises et des territoires ».
Cette notion de fusion s’est ainsi concrétisée dès les premières heures de la création de la Bourgogne Franche-Comté et s’est poursuivie en 2019 avec la mise en place d’une seule entité pour les deux Aria régionales et leur intégration dans Vitagora : « une initiative unique en France ». Puis, ce fut au tour de l’association FoodTech de rejoindre le pôle de compétitivité en 2022 : « Aujourd’hui, c’est un réseau national fédérant près de 300 pépites innovantes de l’agroalimentaire au sein de six écosystèmes régionaux », appuie Pierre Guez. « Sur l’appui à la naissance et au développement des start-up, Vitagora, c’est aussi le programme d’accélération ToasterLab, qui a déjà accompagné 75 jeunes entreprises innovantes depuis 2017, précise Christophe Breuillet, directeur de Vitagora. Notre association a également été l’artisane de la création à Bretenière d’AgrOnov, pôle agroenvironnemental qui contribue à élaborer l’agriculture de demain, et d’un Living Lab à Dijon, permettant aux consommateurs de coconstruire avec les entreprises les solutions d’une alimentation plus saine et plus respectueuse de l’environnement ».
Une présidence renouvelée
Vitagora sera ainsi présent du 12 au 19 avril sur le pavillon France lors de la quinzaine inaugurale sur le thème « Territoires et alimentation : viser des modes de production et de consommation durables ». Cette mission représente un investissement de 300.000 €, financé pour moitié par la région BFC et la Métropole de Dijon et pour la seconde moitié, par 50 % d’apport des entreprises membres, dont Lejay Lagoute qui sera présente sur place, et 50 % d’autofinancement de Vitagora. « En partenariat avec l’AER BFC, le groupement de promotion des produits régionaux, la CCI BFC, le Gip Bourgogne-Jura vigne et vin, ce déplacement sera l’occasion de porter haut la parole de la filière agroalimentaire française au coeur d’un évènement qui va attirer près de 30 millions de visiteurs. C’est également pour les entreprises membres de Vitagora l’occasion de rendez-vous d’affaires qualifiés, promesses de débouchés futurs sur le marché asiatique à l’heure où la diversification est de mise au regard de la politique menée par l’administration Trump », affirme Pierre Guez.
Enfin, cet anniversaire de Vitagora a été également l’occasion d’élire à la présidence du pôle un nouveau président en la personne d’Oisin Morrin, dirigeant, depuis 2006, de la société Tippagral, spécialiste de la production fromagère à Longvic (120 M€ de CA et 80 salariés). Ce chef d’entreprise d’origine irlandaise, arrivée en France en 1988, est adhérent de Vitagora depuis huit ans et vice-président depuis six ans. Il entend inscrire sa gouvernance autour de quatre grands thèmes : la technologie et la prise en compte de l’IA, le défi social au travers de la RSE, celui de l’environnement et le développement à l’international, avec, dans un premier temps, des explorations à mener en direction du Japon et de la Belgique.