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Vouillon voit plus grand

Saône-et-Loire. Le fabricant de murs, façades ossature bois et charpente, basé à Trambly depuis sa création en 1983, s’est installé dans la zone sud de Mâcon. Un changement stratégique et ambitieux pour l’un des leaders français du secteur expliqué par son propriétaire, Éric Fumat.

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Le fabricant de structures bois développe environ 250 projets par an dont la façade du palais des congrès de Nice lors du récent le sommet mondial des océans ou plus près de nous, la charpente du château de Gilly-les-Cîteaux. (Crédit : JDP.)

L’entreprise Vouillon n’a pas encore tout à fait quitté la zone artisanale de Trambly dans le canton de Tramayes mais le nouveau siège mâconnais est déjà en fonction depuis le 15 juillet avec de toutes nouvelles machines. « Le déménagement devrait avoir lieu en janvier ou février et l’inauguration en avril », prévoit le propriétaire.

Éric Fumat a racheté l’entreprise aux fondateurs, Bernard et Denise Vouillon, en 2021. Quoique transfuge de la technologie, il s’est vite mis au diapason. « Je rêvais de devenir entrepreneur, j’avais ça en moi : concevoir, réaliser », raconte celui qui a quitté la région parisienne pour retrouver en Bourgogne les terres de son grand-père. Mais ce retour aux sources n’a rien d’un élan de nostalgie, c’est bien l’envie de participer à l’aventure de l’industrie française qui l’a motivé.

Évolution stratégique

Pour franchir un cap, l’entreprise Vouillon, qui se positionne sur le bois massif et le lamellé-collé avait plusieurs possibilités : s’agrandir, acheter un nouveau bâtiment ou construire ex nihilo. C’est cette dernière option qui a été retenue pour disposer de l’outil le plus adapté aux désirs d’expansion de cet industriel du bois de seconde transformation.

Au sens propre d’abord puisque le spécialiste de l’ossature bois et de la charpente vise des plus grosses oeuvres. « Nous travaillons à 75 % sur des résidences individuelles (maisons, chalets…), secteur très sensible à la conjoncture. Nous souhaitons nous développer sur des bâtiments publics (scolaires, salle des fêtes, etc.) et commerciaux, plus importants en termes de portée et de dimensions. Nous avons donc besoin de lignes d’assemblage plus longues, des halls plus grands et plus fonctionnels », résume-t-il.

Le bâtiment principal de la rue Derain s’étend sur 105 m x 45 m avec un double hall : l’un réservé aux ossatures et l’autre aux charpentes, avec une hauteur sous plafond de 10 m. Il accueille une ligne d’assemblage de 65 m ! Un investissement conséquent dont il ne souhaite pas révéler le montant. « C’est un pari calculé, mais aussi risqué, il y a toujours des risques dans l’industrie », confie le spécialiste de la construction hors site.

Emplacement idéal

(Crédit : JDP.)

Outre sa fonctionnalité, le nouveau siège de l’entreprise Vouillon présente un autre avantage, tout aussi massif que le bois : il est idéalement placé au coeur de la zone d’approvisionnement des différentes essences de bois (épicéa, sapin, douglas, mélèze, chêne) : les forêts de Franche-Comté, Savoie et Bourgogne. Et tout aussi bien pour servir ses clients. « Historiquement, on travaillait beaucoup dans le Rhône, la Saône-et-Loire, les départements alpins. On souhaite se développer sur le nord de la Bourgogne, la région Centre et le sud de l’Île-de-France ainsi que renforcer le quart Sud-Est, voire la Suisse. »

Une croissance qui passe donc par ce nouvel outil mais aussi par des compétences humaines. L’entreprise est passée d’une vingtaine d’employés à 35 ces dernières années dont 11 sont affectés au bureau d’études chargé de concevoir les plans de fabrications, la pierre angulaire du développement de l’entreprise. « Et l’on cherche toujours des charpentiers, caristes et ouvriers polyvalents », lance Éric Fumat, conscient que le secteur des ressources humaines est stratégique. « On fait le nécessaire pour leur assurer un bon confort de travail », assure-t-il, même un terrain de pétanque ! Et certains salariés sont d’ailleurs devenus des associés.

Avec son nouvel outil dont il mesure déjà l’impact sur son activité, Éric Fumat espère augmenter son chiffre d’affaires (6 M € pour 20.000 m2 de murs bois et 3.500 m3 de charpente par an), confiant en l’avenir du bois construction notamment dans les bâtiments publics.