Dépôt de brevets : encore trop peu de femmes !
Recherche. Sur la période 2010 - 2019, seulement 13,2 % des inventeurs européens étaient des femmes selon l’Office Européen des Brevets (OEB).
Une récente étude publiée par l’Office européen des brevets (OEB) remet en question la parité dans le monde scientifique. En effet, l’étude européenne met en avant que seulement 13,2 % des inventeurs européens étaient des femmes, sur la période 2010 - 2019. L’objet de l’étude est de fournir aux décideurs et au grand public des informations corroborées afin d’améliorer la représentation des femmes dans le monde scientifique et de rétablir l’équilibre entre les sexes, tant dans le domaine public que privé.
LA FRANCE MAUVAISE ÉLÈVE
L’étude de l’OEB fait ressortir qu’en France les femmes ne représentent que 16,6 % des demandes de brevets sur la période 2010-2019, alors que dans d’autres pays de l’Union européenne, les femmes sont mieux représentées. Par exemple, elles sont à l’origine de 30,6 % des demandes de brevets déposées en Lettonie, de 26,8 % de celles déposées au Portugal et de 25.8 % de celles déposées en Croatie. Malgré une augmentation de 2.6 points du taux de brevets déposés par des femmes par rapport à la période 2000-2009, la France arrive seulement treizième des États membres dans le classement de l’OEB. Un fort écart entre les femmes et les hommes subsiste et la parité semble encore difficile à atteindre surtout dans les sciences dures comme les mathématiques. Néanmoins, les inventrices sont un peu plus nombreuses dans certaines disciplines, par exemple dans le secteur de la chimie où 29 % des dépositaires de brevets sont des femmes. En revanche, elles restent sous-représentées dans le génie mécanique, qui affiche le faible taux de 2,5 %.
De plus, l’étude souligne que les demandes de brevets provenant d’universités et d’organismes de recherche publics intègrent bien plus de femmes inventrices que les demandes provenant d’organismes privés. En conséquence, en Espagne, au Portugal, ou dans les pays Baltes, pays dans lesquels beaucoup de demandes de brevets sont déposées par des organismes de recherche publics, la parité est plus facilement atteinte. Enfin l’Office européen des brevets a ouvert la discussion sur les obstacles que rencontrent les femmes dans les domaines scientifiques. Dans ce cadre, une série de tables rondes intitulées « Women and IP innovation » permettra notamment de mettre en place des mesures pour une meilleure reconnaissance des scientifiques en tant qu’inventrices.