Europe

L’euro, en pleine forme, souffle ses 20 bougies

Monnaie. Bilan et perspectives de la devise euro qui a résisté pendant la pandémie.

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Photo d'une pièce de deux euros
(Crédit : Pixabay)

Officiellement lancé en janvier 1999, l’euro n’est entré en circulation que trois ans plus tard et a par conséquent fêté ses 20 ans en 2022. Depuis sa mise en circulation, la devise européenne a connu un parcours chaotique, et a énormément évolué. L’euro a notamment résisté à la crise financière mondiale, à celle de la dette grecque ainsi qu’à une crise plus généralisée de la zone euro, faisant régulièrement l’objet de spéculations.

L’évolution de l’euro a également été marquée par la mise en œuvre de l’assouplissement quantitatif par la Banque centrale européenne et dernièrement par la pandémie de Covid et l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Si certains ont douté de la survie de la devise européenne, l’euro a persisté et son champ d’utilisation n’a cessé de s’étendre.

Zone euro : 20 États

Depuis le 1er janvier1999, date à laquelle le double affichage des prix a fait son apparition dans les commerces français, la zone euro a presque doublé. Les douze premiers États à avoir rejoint l’Union monétaire européenne sont l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, l’Italie, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Portugal et le Royaume-Uni.

Ils ont progressivement été rejoints par la Grèce en 2001, Malte et Chypre en 2008, la Slovénie en 2007, la Slovaquie en 2009, l’Estonie en 2011, la Lettonie en 2014 et la Lituanie en 2015. Suite à l’adhésion de la Croatie, la zone euro comporte aujourd’hui 20 États.

L’Euro résiste

Face aux fluctuations résultant des crises grecques et européennes, l’euro a été affaibli mais la devise européenne, qui s’est rapidement consolidée après sa mise en circulation, n’est jamais revenue à un niveau aussi faible qu’à ses débuts. De plus, par rapport au dollar américain, l’euro est plus faible mais cette faiblesse rend l’économie européenne plus compétitive et est donc favorable à l’économie de la zone euro.

Cependant, l’affaiblissement actuel du dollar réduit l’écart entre les devises et impacte l’avantage dont disposait jusqu’à présent la zone euro. En outre, les fondamentaux de l’euro semblent meilleurs que ceux du dollar. En effet, le déficit jumelé des États-Unis devrait être environ de 11 % du PIB en 2022 alors que celui de la zone euro ne sera que de 3 % du PIB, selon les prévisions du FMI et de l’OCDE.

D’ailleurs, la position extérieure nette de la zone euro, c’est-à-dire le solde des actifs internationaux par rapport aux passifs internationaux selon les données du FMI, était proche de zéro en 2021 dans la zone euro, contre -78 % du PIB aux États-Unis. Pourtant, malgré des statistiques favorables, l’attrait de l’euro est restreint au regard du dollar qui est la monnaie de réserve mondiale.

Finalement, si la zone euro est actuellement considérée comme la zone économique la plus susceptible de subir une récession en 2023, il ressort des statistiques que la devise européenne est résistante et pourrait même se fortifier prochainement. D’ailleurs, dans les 20 prochaines années, un renforcement de l’euro est attendu.