La France, mauvaise élève du recyclage du plastique
Environnement. L’Insee indique que la France s’est acquittée d’une lourde pénalité de 1,2 Md€ en raison de son retard sur le recyclage des emballages plastiques en Europe.
Selon les données publiées par l’Insee dans le cadre des comptes des administrations publiques, la France a dû s’acquitter de l’Union européenne d’une forte pénalité d’un montant de 1,2 Md€ en raison de son retard sur le recyclage des emballages en plastique en Europe. Introduite en janvier 2021, cette contribution nationale dite « taxe plastique » fait partie des nouvelles recettes pour le budget de l’Union européenne. C’est une des ressources propres, imaginée par Bruxelles pour financer son grand plan de relance et la première à avoir été mise en place. Elle augmente la contribution de la France au budget communautaire qui est de 29,6 Mds€ en moyenne jusqu’en 2027, mais aurait en réalité un coût net de moins de 70 M€. La « taxe plastique » a été calculée en fonction du volume de déchets d’emballages en plastique non recyclés produits en douze mois sur la base de 800 € la tonne. Elle cumule les déchets plastiques ménagers et les déchets non ménagers. La France en a accumulé environ 1,5 million de tonnes en 2021 et reste un élève médiocre du recyclage des déchets en plastique avec un taux de 28%.
De moins bons résultats que nos voisins allemands et espagnols
En Allemagne et en Espagne, la moitié des déchets plastiques sont recyclés. L’Hexagone est l’un des plus gros contributeurs à cette taxe à travers l’Europe mais il devrait payer un peu moins à partir de 2023, soit 1,1 Md€ selon la direction du budget, notamment avec la montée progressive de la part des plastiques recyclés fixée par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (Agec). La nouvelle taxe européenne pourrait donner un coup d’accélérateur à la chasse à ces déchets, alors que la France veut tendre vers 100% de plastique recyclé d’ici à 2025 et qu’elle vise la tête du peloton dans le classement des pays sur le recyclage des emballages ménagers dans leur ensemble d’ici la fin de la décennie.
Via son plan d’investissement « France 2030 », le gouvernement a mis sur la table 300 M€ pour le recyclage, avec l’intention notamment de soutenir de nouvelles technologies comme le recyclage chimique. La « taxe plastique », par son coût incitatif, pourrait également permettre de mettre sous pression les metteurs sur le marché des emballages plastiques. Le recyclage est également un enjeu stratégique pour l’économie. Il permet également une moindre consommation d’énergie et d’eau ainsi qu’une réduction des émissions de CO2.