Mercosur : les discussions relancées
Commerce. L’accord de 2019 n’avait pas été ratifié, notamment en raison des préoccupations européennes sur le sujet de la protection de l’environnement.
Lors du sommet du Mercosur réunissant les chefs d’États du Brésil, de l’Argentine, du Paraguay et de l’Uruguay, la finalisation d’un accord commercial de libre échange avec l’Union européenne était le principal sujet à l’ordre du jour. Bien que les pays soient parvenus à un accord avec l’Union européenne en 2019, ce dernier n’avait pas été ratifié en raison des préoccupations européennes en termes d’environnement.
En effet, l’Union européenne craignait que ses exigences environnementales ne soient pas satisfaites sous la politique menée par l’ancien président brésilien, Jair Bolsonara. De ce fait, les chefs d’État de l’alliance économique du Mercosur souhaitent assouplir les exigences environnementales du futur traité de libre-échange avec l’Union européenne afin de parvenir à un accord.
Toutefois, la Commission européenne, mandatée par les États membre de l’Union européenne ne semble pas vouloir se plier à des exigences environnementales moindres. En effet, elle souhaite que tout accord respecte les engagements pris dans le cadre des accords de Paris de 2015 sur le climat.
De plus, la Commission européenne souhaiterait proposer des garanties environnementales supplémentaires. Or, ces dernières ne semblent pas convenir aux dirigeants sud-américains étant donné que ces garanties ne sont pas en adéquation avec la situation économique et sociale des pays du Mercosur, grands producteurs agricoles.
L’arrivée au pouvoir du nouveau président Brésilien, Luiz Inacio Lula, a permis de relancer les discussions entre les deux blocs afin d’approfondir leur relation dans un contexte international incertain. Selon ce dernier, une relation de confiance mutuelle entre les partenaires stratégiques semble être indispensable. En ce sens, pour que cet accord soit favorable aux deux parties, un ajustement de l’accord conclu en 2019 est nécessaire.
En effet, l’accord commercial avec l’Union européenne de 2019 doit être retravaillé afin de concrétiser ces potentialités. En plus des exigences environnementales européennes jugées excessives, les dirigeants sud-américains soulignent l’asymétrie de la relation prévue. Le ministre argentin des relations extérieures et du commerce a également illustré l’effort inégal des deux parties, notamment en matière de droits de douanes lors des importations agricoles.
Selon le texte, 95 % des droits de douanes seront supprimés pour les importations en provenance de l’Union européenne contre 82 % pour les produits provenant du pays membres du Mercosur. Un accord entre les deux blocs reste pour l’instant incertain face aux volontés de chacun. Par ailleurs, le Brésil a fait savoir qu’il remettrait à ses partenaires de l’alliance une contreproposition à celle de l’Union européenne. Enfin, certaines tensions dues aux asymétries internes à l’alliance du Mercosur, risquent de retarder cet accord.