Europe

Otan : l’Ukraine et la Suède rivées sur Vilnius

Géopolitique. Soutien à l’Ukraine et adhésion de la Suède à l’Otan sont les deux sujets phares du dernier sommet de l’Alliance Atlantique des 11 et 12 juillet.

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Photo de Volodymyr Zelensky
Le Président de l’Ukraine Volodymyr Zelensky au dernier sommet de l’Otan. (Crédit : Otan.)

Lors du sommet de l’Alliance Atlantique à Vilnius - capitale de la Lituanie, deux sujets ont dominé les débats. En effet, le sommet a été principalement consacré au soutien à l’Ukraine et sa relation avec l’Alliance, mais également à l’adhésion de la Suède à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan).

Les Européens ont d’abord étudié comment articuler au mieux leur soutien à l’Ukraine avec l’action de l’OTAN à laquelle Kiev souhaite adhérer. Le but du sommet était donc principalement de donner des réponses à Kiev sur sa demande d’adhésion, mais aussi sur la guerre menée par la Russie à l’Ukraine.

Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky attendait donc des réponses positives, et notamment des éléments concrets lors de ce sommet. En revanche, il a reconnu que son adhésion à l’Otan ne pourrait se faire à court terme, compte tenu du contexte de guerre avec la Russie.

En effet, selon le traité, cette adhésion entrainerait directement les 31 pays membres de l’Organisation dans le conflit avec la Russie. L’ensemble des engagements se fera donc dans le respect de la politique de sécurité et de défense des États membres.

Quelques heures avant le sommet, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a accepté l’entrée de la Suède dans l’Alliance Atlantique. Après une discussion avec le premier ministre suédois, Ulf Kristersson, le Président a accepté la transmission du protocole d’adhésion à l’Otan à la Suède. Si une issue a été trouvée, pour certains, cette adhésion n’aurait pas dû être un sujet.

En effet, cette demande avait été faite en même temps par la Suède et la Finlande, lors du sommet de Madrid en 2022. Lors de ce dernier, l’adhésion de ces deux pays avait fait l’objet d’une invitation unanime. Or, le 4 avril, la Finlande avait été la seule à rejoindre l’Organisation.

Le président Turc avait jusque-là refusé d’accepter l’adhésion de la Suède au motif qu’elle ne faisait pas assez d’efforts dans sa lutte anti-terroriste contre les réfugiés du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK Kurde) sur son sol.

De plus, le Président turc avait relié l’adhésion de la Suède à l’Otan à l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, ce qui ne laissait présager aucune issue concernant la Suède. En effet, le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne est gelé depuis son dépôt de candidature en 1999.

En contrepartie, la Suède s’est engagée à soutenir la Turquie tant dans son processus d’adhésion à l’Union européenne que dans la modernisation de l’accord de l’union douanière Union européenne-Turquie, mais également dans le cadre de la libéralisation des visas.