Adrien Acquier : prêter main forte aux hôpitaux publics
Santé. Depuis juillet, 26 radiologues se relaient à Dijon dans les locaux flambants neufs d’Imadis - service de radiologie d’urgence à distance - pour répondre aux besoins de diagnostics médicaux de plus de 100 centres hospitaliers partout en France, Drom compris.
Depuis juillet, 26 radiologues se relaient à Dijon dans les locaux flambants neufs d’Imadis - service de radiologie d’urgence à distance - pour répondre aux besoins de diagnostics médicaux de plus de 100 centres hospitaliers partout en France, Drom compris.
« Notre objectif est de venir en aide aux centres hospitaliers qui sont en manque de radiologues, notamment sur des déserts médiaux, explique le Dr. Adrien Acquier, médecin référent du centre de garde de Dijon. Notre activité principale se déroule alors la nuit, où le manque de personnel se fait le plus ressentir ».
En plein centre-ville, où Imadis a posé ses bagages, pas de scanner ni de grandes machines médicales : tout se fait à distance.
« On reçoit les documents nécessaires pour le diagnostic, puis on fait un compte-rendu que l’on donne à l’urgentiste. » Grâce à l’aide des sept autres centres de garde répartis partout en France – à Saint-Étienne, Clermont-Ferrand, Bordeaux, Marseille, Rennes, Brest et Lyon, où tout a commencé en 2009 – les radiologues dijonnais tiennent l’objectif de traiter les demandes « dans un délai moyen inférieur à 20 minutes », assure Adrien Acquier.
Un service efficace
Concrètement, les praticiens associés Imadis se connectent sur un outil tracé et mutualisé à travers la France. Ils ont ensuite accès à la file d’attente en ligne ; chacun traite les demandes formulées par les centres hospitaliers partenaires, épaulé par quatre algorithmes d’intelligence artificielle « qui sont une aide importante, mais pour le moment encore loin d’atteindre les résultats d’un radiologue humain », rapporte Adrien Acquier.
À Dijon, le centre de télé imagerie est par ailleurs pensé pour optimiser le confort de ces médecins : à côté de la partie dédiée aux examens, une partie « hôtellerie » doit permettre au radiologue de se reposer en cas de fatigue, notamment lors de ses longues nuits de travail. « Nous avons à cœur de faire de la télé imagerie de qualité, centrée sur la garde, les examens et les patients, rappelle le médecin référent. Nous aurions pu faire ça depuis chez nous, mais cet environnement de travail nous permet de maximiser notre concentration et d’échanger avec nos partenaires de garde en cas de doute ».
Si la solution Imadis est un réel succès, elle questionne également la gestion des hôpitaux publics, en crise. « L’idée derrière Imadis n’est pas de remplacer les radiologues dans les hôpitaux, insiste Adrien Acquier, lui-même praticien hospitalier au CHU de Dijon. Nous sommes là pour soutenir et prêter main forte. Derrière nos écrans, on ne remplacera jamais un médecin empathique qui sourit au patient, ce n’est pas l’ambition ». Pour l’heure, six centres hospitaliers locaux sont partenaires du centre de garde Imadis dijonnais ; à Chalon, Semur-en-Auxois, Mâcon, Montceau-les-Mines, Le Creusot et Paray-le-Monial.