Anthony Siracusa : Flip-flap, le style inclusif et sans coutures
Innovation. Ce designer de mode créé la première marque au monde entièrement consacrée aux personnes hypersensibles, aux malvoyants et aux personnes atteintes de troubles autistiques.
Designer de mode pendant vingt ans, Anthony Siracusa, 52 ans, a découvert, par le biais d’une personne de son entourage l’existence d’une singulière pathologie : l’hypersensibilité sensorielle aux coutures et aux étiquettes de vêtements qui occasionne de la gêne, voire de la douleur. Une pathologie qui toucherait, selon les études, 15 à 20% de la population française. Parmi elle, les hypersensibles, mais aussi les personnes atteintes de troubles autistiques.
C’est de cette aventure qu’est née flip-flap, une marque de vêtements installée à Chalon-sur-Saône, spécialisée dans les vêtements sans couture et sans étiquettes, réversibles, ainsi que les vêtements de compression et de décompression destinés aux troubles du spectre de l’autisme. Une première au monde : « Il n’existe pas de gamme vestimentaire dans le prêt-à-porter qui soit à la fois sans couture, sans étiquette et réversible. Sur nos vêtements, il n’existe pas d’avant ou d’arrière, ce qui permet aussi de les adapter aux personnes malvoyantes ».
Un marché international
Développé en partenariat avec Armor-Lux, les vêtements flip-flap qui ont nécessité 30.000 € d’investissement, sont aujourd’hui en phase de développement : « Armor-Lux existe depuis 90 ans. Ils ont des laboratoires. Du patronage de qualité. Ils fabriquent leurs tissus. Ils nous ont intégré à leur label RSE. C’est un vrai partenariat dans l’innovation qui va nous permettre de développer des produits adaptés et à la mode. Éviter aux personnes hypersensibles de devoir porter leurs vêtements à l’envers, avec des gilets de compression qui ressemblent à des gilets de sauvetage. » Même si la société est en phase de structuration, des groupes comme Groupama, Montessori et des distributeurs étrangers du Canada, d’Italie ont d’ores et déjà montré leur intérêt pour la marque : « Pour le moment, le but n’est pas de vendre mais d’avoir des retours clients pour valider nos produits. C’est un test grandeur nature ».
Sur le site internet, une gamme de T-shirt et marinières, bientôt complétée par des sous-vêtements et des vêtements de compression et ce, grâce à l’intégration de flip-flap dans l’incubateur Deca-BFC : « Le fait d’être incubé, ça a été décisif. Cela nous donne accès à des partenaires comme la BPI, la French Tech, qui vont nous permettre d’innover dans de nouveaux modèles et de développer la marque. On existe. Maintenant, il faut que l’on se développe ».