Apprendre à entreprendre

Ce sont chaque année près de 150 étudiants bourguignons qui se laissent tenter par le programme des Entrep’. L’objectif est simple : « faire germer des graines d’entrepreneurs parmi des étudiants en parallèle de leur cursus d’enseignement supérieur », résume Arnaud Gravel, directeur du Réseau Entreprendre Bourgogne, porteur des Entrep’ en Bourgogne. Durant 18 semaines, les jeunes volontaires, divisés en une trentaine de groupes de trois à cinq personnes – dont un porteur de projet et des « équipiers » -, réalisent un projet concret de création d’entreprise, en passant par l’étude de la faisabilité technique et financière de l’idée ou encore l’élaboration d’un plan marketing.

« Durant tout leur parcours, les jeunes sont accompagnés par un coach professionnel qui s’assure de la bonne marche du projet et leur apporte certaines connaissances. Ils sont aussi parrainés par un entrepreneur qu’ils rencontrent une fois par mois, explique Arnaud Gravel.

À l’issue des 18 semaines, chaque groupe présente un vrai business plan devant un jury composé de trois à six personnes issues du monde de l’entreprise ou de l’enseignement ». Huit prix leur sont ensuite attribués – entre autres, les prix « coup de cœur », « innovation », « éco-conception » ou encore « numérique » -, dont le prix « Les entrepreneuriales » (remporté cette année par l’entreprise INVINI qui « récolte des bouteilles de vins vides auprès des consommateurs, puis les nettoie et les rapatrie auprès des viti-viniculteurs ») qui qualifie l’équipe lauréate pour la finale nationale.

Une réussite collective

Le dispositif, dont un tiers est financé par des acteurs publics dont le Conseil régional, BPI, Dijon Métropole, l’Usinerie Partners (Chalon-sur-Saône) ou Hub&Go (Le Creusot), bénéficie de deux tiers de financements privés, « totalement désintéressés, précise Arnaud Gravel. On travaille aujourd’hui avec les principaux établissements d’enseignements supérieurs de Côte-d’Or et Saône-et-Loire – l’Université de Bourgogne, l’Esirem, l’IAE… Quelques établissements ont même fait des Entrep’ une étape obligatoire pour leurs étudiants, c’est le cas de la BSB ou de l’institut Agro Dijon ».

Désormais, la structure souhaite s’implanter dès l’année prochaine dans l’Yonne, avant d’arriver dans la Nièvre. « C’est un dispositif exceptionnel ; à la fin du programme, les étudiants sont employables bien plus rapidement, assure Arnaud Gravel. En formant des entrepreneurs, on crée forcément de l’emploi à moyen et long terme. C’est la réussite collective d’un écosystème ; dans ces temps parfois difficiles, il faut savoir se féliciter de cette magie ».