Atailor, pour une mode plus équitable
Textile. À 27 ans, Maryem Mbow, mâconnaise d’adoption, a imaginé la plateforme Atailor pour mettre en relation les clients et des couturiers. Sa démarche vise à rendre plus responsable et équitable le secteur de la mode en consommant moins et mieux.
Après un parcours scolaire à Mâcon et un DUT techniques de commercialisation au Creusot, Maryem Mbow a multiplié les expériences à l’étranger après son master d’une école de commerce : Malaisie, Vietnam, Afrique du Sud ou encore Suisse, après une jeunesse passée entre la France et le Sénégal. De cette vie dans d’autres pays, elle a ramené une constatation.
« Comme cela se fait en Asie ou en Afrique, quand je voulais des vêtements, je montrais ce que je souhaitais à un couturier en photo. J’avais du sur-mesure, de l’unique en circuit-court. En France, il faut aller dans de grandes chaînes de distribution pour acheter ce que tout le monde porte tandis que le sur-mesure est assimilé à la haute-couture. » Regrettant qu’un vêtement de 29 euros rapporte moins de 20 centimes au couturier, elle passe un an à concevoir Atailor, une marketplace qui met en relation les couturiers et les clients.
Équitable et responsable
Avec Atailor, Maryem Mbow entend proposer une mode plus équitable et responsable, qui rémunère justement les artisans, qu’ils soient en France, en Afrique ou en Asie. « Avec Atailor, on ne fait pas de surproduction, on consomme en fonction des besoins. » La jeune femme considère que l’impact environnemental reste moins élevé en se tournant par exemple vers un couturier en Asie pour un vêtement en lin ou en soie, ou en Afrique pour du wax et en acheminant une quantité limitée de produits.
Lancée en avril 2022, la plateforme s’appuie sur une dizaine de couturiers et répond déjà à plusieurs clients chaque mois. Et si la tenue doit être reprise ? « Nous proposons une assurance retouche qui prend en charge le coût des ajustements chez un couturier à deux pas de chez soi. » La conceptrice précise par ailleurs que les prix proposés en direct par les artisans incluant le transport n’excèdent pas les prix pratiqués en boutique.