Aurélien Amoureux imagine un effaroucheur intelligent
Innovation. Baptisée Galinios, la start-up portée par l’ingénieur diplômé de CentraleSupélec développe un dispositif autonome et connecté destiné à tranquilliser les agriculteurs.
À certains moments de l’année, pigeons corbeaux et autres étourneaux peuvent devenir un véritable cauchemar pour les céréaliers, les maraîchers ou les viticulteurs.
« Sur les cultures de printemps, les dégâts causés par les oiseaux nuisibles peuvent représenter une perte de 400 euros l’hectare, entre le « ressemis », les coûts de fonctionnement et la perte de rendement », précise l’entrepreneur de 26 ans.
« Pour la culture du chou, cela se chiffre à plusieurs milliers d’euros. » Un manque à gagner que la profession ne perçoit pas toujours alors qu’il est pourtant bien réel. « Si des indemnisations sont prévues en cas de dégâts causés par du gros gibier, cela n’est pas le cas pour les dégâts causés par les oiseaux. »
Imaginé à l’origine pour éloigner les indésirables des zones aéroportuaires, l’effaroucheur de Galinios a été réadapté au monde agricole lors de l’installation du Francilien dans le Tonnerrois. Ce dernier a alors pris toute la mesure du « péril aviaire » en France alors qu’il existe près de cinq millions d’hectares de cultures dites « à risques ».
Alternative intelligente aux effaroucheurs classiques, ce dispositif innovant détecte, lui, l’intrusion d’oiseaux sur des parcelles pouvant s’étendre sur trois hectares et émet alors une gamme de sons dont l’objectif est « de rendre l’environnement inadapté à leur installation ».
Connecté et autonome grâce à une alimentation par panneaux photovoltaïques, l’appareil transmet alors à l’agriculteur une alerte en temps réel ainsi qu’un ensemble de données lui permettant de juger de l’opportunité d’une intervention.
Un potentiel insoupçonné
Installé à l’incubateur AuxR_Lab, le porteur de projet a été orienté vers Deca BFC par la CCI de l’Yonne. « Cette rencontre m’a permis d’entrer dans une phase de pré-incubation intense et de structurer mon projet grâce à un accompagnement et un recadrage. Après une première année de formations transverses à la conduite de projet, la mise en réseau apportée par Deca BFC et leurs chargés d’affaires m’a fléché le parcours jusqu’à la pré-industrialisation. »
Achevée, la phase de prototypage pour laquelle Galinios a investi plus de 70.000 euros et obtenu le prix AGreen StartUp, laisse place, à présent, à une période d’optimisation du système au cours de laquelle Aurélien Amoureux et son associé vont analyser les données des dix premiers modèles installés dans des parcelles allant de la Belgique au sud de la France.
« Ensuite, pour monter en puissance et passer du stade artisanal au stade industriel, nous irons en quête de fonds. Les cas d’usage de notre dispositif restent encore très nombreux. »