Auxerre : Xavier Morize, l’œil du photographe
Art. Installé depuis 26 ans dans la cité de Paul-Bert, l’artisan témoigne de l’évolution d’une profession qui doit faire face à de nombreux bouleversements, tant technologiques que sociologiques, et qui s’est réinventée à l’aune de la crise sanitaire.
« Photographier, c’est écrire avec de la lumière. » Depuis 1996, Xavier Morize a écrit des milliers de pages de l’histoire du département de l’Yonne. Familles, particuliers, entreprises, collectivités territoriales, ils sont nombreux à avoir fait confiance au photographe auxerrois pour immortaliser un événement ou simplement se faire « tirer le portrait ». La démocratisation des appareils numériques, l’omniprésence des réseaux sociaux et l’arrivée d’une nouvelle génération de photographes « autodidactes » ont néanmoins désorienté une profession qui se retrouve soumise à une concurrence exacerbée.
En 2017, le professionnel a pris la décision de quitter son atelier de l’avenue de Puisaye - siège jadis de la chocolaterie Jean Moreau - pour investir un bâtiment flambant neuf, rue Jules-Guignet, à quelques pas de la statue du célèbre maire d’Auxerre. « Au bout de 23 ans, j’ai senti que le métier avait besoin de plus de visibilité et qu’il fallait lui apporter plus de crédibilité pour donner confiance aux clients. » D’autant que la demande a changé au fil du temps. « Avant 2004, 80% de mon activité était consacrée à la photo de mariages, aujourd’hui, 60% provient de la clientèle professionnelle. »
Une prise de conscience liée à la crise
Dans son studio de 160 mètres-carrés qui comprend notamment un vaste plateau de prise de vue et un laboratoire pour les tirages papier, Xavier Morize poursuit son métier avec une passion demeurée intacte. Aujourd’hui, le « corporate » constitue un marché en pleine croissance. Photos de produits pour le e-commerce par exemple, reportages sur la vie de l’entreprise, portraits des dirigeants, la demande s’est, en effet, diversifiée.
« Sous l’effet de la crise sanitaire, de nombreux chefs d’entreprise ont compris qu’il fallait davantage communiquer, notamment sur les réseaux sociaux », souligne l’Auxerrois. « Et que la qualité des photos servait à donner une image positive de leur entreprise. »