Billet politique. François Rebsamen au gouvernement : un retour pas si inattendu
Dimanche le président de Dijon Métropole, 73 ans, annonçait déjà dans un entretien à la Tribune qu’il était prêt à rejoindre le futur gouvernement de François Bayrou.
Dimanche le président de Dijon Métropole, 73 ans, annonçait déjà dans un entretien à la Tribune qu’il était prêt à rejoindre le futur gouvernement de François Bayrou. Et comme entre François on ne saurait mieux se comprendre, le voici donc revenu dans le giron de Matignon, nommé par le Président de la République sur proposition du Premier ministre, comme ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation. Un poste, d’où il pourra peut-être réaliser son rêve de défusionner la Bourgogne Franche-Comté… Ce retour au sein de l’exécutif de celui qui a déjà été ministre du Travail et de l’Emploi, entre 2014 et 2015, sous la présidence de François Hollande, n’étonnera pas les dijonnais, pour qui sa démission de la mairie le 25 novembre fait de lui un oracle ou un maître des horloges, tant le timing est au cordeau. Au point que l’on pourrait voir dans ce parfait ordonnancement des rouages du destin un plagiat des microtechniques d’un montagnard bisontin, dresseur de citadelle et horloger de père en Suisse. Ce serait toutefois méconnaître l’allergie à la chose comtoise de François Rebsamen.
En tous les cas pour François Bayrou, François Rebsamen, au même titre que Manuel Valls, donne une teinte de gauche à un gouvernement boudé par les socialistes. Toutefois, cette caution est de bien piètre qualité entre un François Rebsamen, hier socialiste, aujourd’hui marcheur dans les pas du jupitérien Brutus de François Hollande et un Manuel Valls qui a tant de fois retourné sa veste électorale, en quête d’un retour en grâce, que l’on peine à y trouver encore la moindre tâche rosée.
Ce chiche apport de rose conditionnera-t-il l’avenir de ce nouveau gouvernement, qui hier venait d’éclore ? Verra-t-il encore demain sa robe de pourpre au soleil, n’avoir point perdu ceste vesprée ? Pierre de Ronsard, que je paraphrase ici, avait sa réponse.