Hommes et chiffres

CanCell Therapeutics souhaite vaincre la leucémie

Santé. Depuis sept ans, Marina Deschamps et Christophe Ferrand travaillent à l’élaboration d’un médicament de thérapie innovante contre la leucémie.

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Depuis sept ans, Marina Deschamps et Christophe Ferrand travaillent à l’élaboration d’un médicament de thérapie innovante contre la leucémie. CANCELL THERAPEUTICS

Cela fait maintenant sept ans qu’est née l’idée de créer un médicament de thérapie innovante contre la leucémie. « Ce projet s’appuie sur l’expérience que nous avons au niveau de la recherche en immunothérapie cellulaire et génique », explique Christophe Ferrand. Durant ces sept dernières années, le duo qu’il forme avec Marina Deschamps s’est évertué à mettre au point un médicament en prélevant des globules blancs d’un patient atteint de leucémie pour les modifier en laboratoire par génie génétique en leur conférant de nouvelles fonctionnalités afin de les réintroduire dans l’organisme du patient.

« Nous avons ainsi créé des cellules programmées pour reconnaître spécifiquement la leucémie et tuer toutes les cellules leucémiques », détaille-t-il. Sept années de recherche après, preuve de concept in vitro puis in vivo sur des souris à l’appui, le binôme cherche aujourd’hui à mener ce projet jusqu’aux phases d’essais cliniques dans l’espoir de commercialiser ce nouveau médicament de thérapie innovante. Objectif ? Une mise sur le marché avant 2030. « Il y a un réel marché... En France, chaque année, 5.000 patients souffrent de leucémie et un médicament de ce type vaut près de 300.000 euros. »

De la recherche à l’entrepreneuriat

« Pour pouvoir passer de la recherche à la clinique, il y a une mise à l’échelle nécessaire pour travailler sur des quantités suffisantes pour traiter des patients, mais aussi une mise à l’échelle au niveau réglementaire, développe Marina Deschamps. Nous sommes actuellement à la fin de cette phase préclinique. Nous avons déjà réalisé un certain nombre de tests et trois productions de médicaments en condition quasi-clinique, ce qui devrait nous permettre, à terme, de demander les autorisation nécessaire à l’Agence nationale de sécurité du médicament ». Chercheurs et entrepreneurs dans l’âme - « Être chercheur, c’est aussi un peu être entrepreneur », confie Christophe Ferrand - le duo a intégré Deca BFC en octobre 2019, avant de créer CanCell Therapeutics en avril 2020.

« Nous espérons ainsi faire en sorte que CanCell Therapeutics porte ces nouveaux médicaments de thérapie innovante au niveau français. »

« L’incubateur nous a permis d’avoir les premières bases de l’entrepreneuriat et de connaître les rouages de tout cela, à savoir réaliser un business plan ou encore rencontrer des investisseurs. » Aujourd’hui en phase d’accélération au sein du Pôle des microtechniques à Besançon, la start-up espère inclure son premier patient d’ici 2023. « Nous devons encore démontré que notre médicament n’est pas toxique et qu’il est efficace. C’est l’objectif des essais cliniques de phase 1 et 2. »

Pour arriver à ce terme, CanCell Therapeutics doit lever entre cinq et sept millions d’euros. D’ici là, la jeune pousse qui emploie aujourd’hui quatre collaborateurs devrait s’implanter durant le premier trimestre 2022 au sein de Bio innovation, à Besançon. « Si la France est le premier pays européen à traiter des patients par Car-T cells, c’est un des seuls pays à n’avoir aucun médicament de ce type en développement. Nous espérons ainsi faire en sorte que CanCell Therapeutics porte ces nouveaux médicaments de thérapie innovante au niveau français. »