Hommes et chiffres

Céline Piccione, le savoir-faire italien

Restauration. « Cé la Mia Cucina » apporte un vent de fraîcheur dans la zone d’activités économiques Capnord, abordant la cuisine de manière innovante.

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Photo de Céline Piccione
(Crédit : JDP)

C’est un héritage, une passion d’enfance. La cuisine italienne a toujours bercé la vie de Céline Piccione, qui revoit son grand-père cuisiner pour toute la famille. Très vite, elle reprend le flambeau, s’intéresse et expérimente.

« À l’époque, j’avais déjà cette envie de me lancer professionnellement, mais la cuisine n’était pas vue comme un vrai métier, se souvient-elle, alors je me suis dirigée vers une voie plus classique » : Céline Piccione travaille pendant 20 ans dans un laboratoire pharmaceutique, qu’elle quitte finalement en février 2021.

« Lancer ma propre entreprise m’est toujours resté dans un coin de la tête, explique-t-elle, ça murissait, j’avais de plus en plus d’idées, mais j’avais aussi une situation financièrement confortable et une vie de famille à gérer. Aujourd’hui je vis de ma passion, et j’accueille tous les clients comme des amis qui viennent manger à la maison ».

Faire les choses bien

Loin de l’excitation et de la précipitation, Céline Piccione fait le choix de la formation. « J’ai d’abord passé un diplôme avec un maitre pasta italien, puis j’ai fait un cursus reconversion de neuf mois à l’école Ducasse dont j’ai été diplômée en avril 2022. »

Mais ce n’est pas tout, Céline Piccione a également suivi des cours chez Lenôtre pour des « techniques de cuissons spécifiques » et chez Ferrandi « pour le côté marketing et commercial. Je ne voulais pas simplement lancer un restaurant italien comme il en existe des milliers d’autres, explique-t-elle sans jugement, mais je voulais proposer de la vraie nourriture italienne, avec les techniques italiennes. De par mon cursus, je peux sortir un repas gastronomique ; ce que je n’aurais jamais pu faire avant ».

Concept innovant

Cé la Mia Cucina n’est pas un restaurant comme les autres. Se décrivant comme un « concept store », faute de terme plus évocateur, l’établissement propose divers services : une activité de boutique, épicerie fine avec des produits de qualité ; une activité de traiteur avec la couverture d’évènements et soirées ; et enfin, bien sûr, la vente de plats à emporter et sur place (uniquement le midi) sans réservation.

« Tout est fait maison, de saison, insiste Céline Piccione, et servi rapidement. » C’est en effet la volonté de la patronne : servir de la (très) haute qualité, sans temps d’attente et « au juste prix, tout en s’y retrouvant financièrement ». Il faut dire que la clientèle est majoritairement salariée, « d’un peu partout dans Dijon », avec un temps de pause limité.

De plus, Céline Piccione propose le mercredi et le jeudi soir seulement, un service gastronomique privatisé. Un seul groupe, de six à douze personnes, profite d’une expérience exceptionnelle, « ludique et conviviale » avec la cheffe. « Les gens sont contents, s’intéressent et posent des questions, témoigne Céline Piccione. Je leur fais découvrir des produits, c’est un vrai moment d’échange et les retours sont excellents ; il y a une grosse demande ».

Débuts encourageants

Initialement, la cheffe voulait ouvrir un food-truck : « j’ai testé de faire un peu de vente à emporter depuis chez moi sur mon temps libre le week-end, mais j’avais tellement de demandes que c’était intenable, même avec un food-truck ! C’est cette demande qui a provoqué l’ouverture du restaurant ».

Trois mois après cette dernière, Céline Piccione est satisfaite : « dans nos prévisions, nous avions envisagé 40 passages par déjeuner avec un panier moyen à 15 euros, rapporte-t-elle, finalement nous avons en moyenne 60 passages avec un panier moyen à 20 euros. Aujourd’hui il y a à peine 10% de vente à emporter, alors que nos prévisions les estimaient à 80%. Ce n’est pas une mauvaise chose, au contraire : j’apprécie que les gens viennent ici et s’y plaisent ».