Du bien-être et de la beauté issus des plantes
Innovation. Deux agriculteurs, Thibault Van Cappelle et Mikaël Péchery cultivent des plantes en agriculture biologique et proposent une ligne complète de cosmétiques.
Conscients que l’agriculture intensive actuelle n’est plus viable pour l’homme et la planète, deux agriculteurs, Thibault Van Cappelle et Mikaël Péchery, installés à Montillot, dans le Vézelien décident, dès 2019, de se diversifier pour réinventer une économie à l’échelle du territoire bourguignon.
Après quelques essais, ils décident de produire dix plantes, sélectionnées pour leurs vertus, leur côté mellifère, leur biodiversité, leur résistance à la sécheresse et leur adaptabilité aux sols hétérogènes et caillouteux de la région. Pour les huiles essentielles, ils choisissent le lavandin, la menthe poivrée, le laurier noble, la sauge sclarée et la camomille romaine.
Pour les huiles végétales, ils privilégient le tournesol, le chanvre, la cameline, le carthame et la bourrache, une rareté dans l’hexagone. Tout est réfléchi : ils pratiquent l’agriculture biologique et cultivent « en bandes » leurs aromatiques. Les sols restent ainsi vivants toute l’année, capturant plus de C02 et nourrissant de ce fait tout l’écosystème souterrain.
Pour transformer et commercialiser leurs végétaux, Thibault et Mikaël fondent, en 2020, la SAS Huiles Eternelles qui achète les plantes, les transforme et commercialise les cosmétiques. Pour financer les coûts de l’activité, près de 300.000 euros sont empruntés et investis dans le projet.
Une méthode qui conserve tous les bienfaits
Les végétaux, fraîchement récoltés sont immédiatement transformés. Les huiles essentielles sont obtenues par vapodistillation grâce à l’usage d’un alambic moderne. Cette méthode, qui conserve toutes les qualités et tous les bienfaits des plantes, permet aussi de récupérer les hydrolats (l’eau chargée d’huile essentielle). En moyenne, pour un litre d’huile d’essentielle, il faut disposer de 200 à 300 kg de plantes fraîches. Les huiles végétales, sont extraites par pressage, afin de les préserver de l’oxydation, directement dans leur atelier, La Fabrique.
« Elles sont obtenues par première pression à froid, décantées, filtrées, préservées de l’air et de la lumière jusqu’à leur formulation cosmétique. Aucun solvant n’est utilisé », précise Thibault. 100% bio, naturelles, issues de la ferme à 99,98% et protégées par de la vitamine E d’origine naturelle : leurs bienfaits sont évidents.
Une ligne complète de cosmétiques
Autant dire que les 15.000 produits qui en découlent, lancés sur le marché depuis le printemps dernier, sont d’une qualité tout aussi remarquable. « Nous nous sommes entourés de spécialistes de la cosmétique », souligne Mikaël.
Leur marque, Beaucharme Cosmétique, en référence au nom de l’une de leurs parcelles, rassemble une ligne complète de quatre huiles végétales, de trois huiles de mélange, quatre crèmes main, d’un élixir et de quatre savons. Tout est pensé dans les moindres détails : tubes en PE végétal, flacons en verre, zéro plastique, pas d’eau dans les crèmes main (une prouesse !) Mais des savons surgras, additionnés d’une cire d’abeille d’un apiculteur local.
A l’heure où le consommateur réclame des gammes abordables avec des produits bruts et une liste INCI courte et traçable, Beaucharme Cosmétique répond à toutes leurs attentes : des soins mixtes, intuitifs, sensoriels, adaptés au visage, au corps et cheveux et labellisés COSMOS. On comprend pourquoi Thibault et Mikaël ont remporté, le 30 mars 2023, le Trophée de l’agriculture, catégorie innovation. Leur produits sont en vente via leur site et dans quelques boutiques locales.