Hommes et chiffres

Emmanuelle Juan prend la tête de La Chartreuse

Santé. La nouvelle directrice a pris ses fonctions le 1er août. À son programme : la mise en place du projet d’établissement 2026-2030 et l’ouverture prochaine d’une Maison d’accueil spécialisée.

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Photo de Emmanuelle Juan
Emmanuelle Juan. (Crédits : JDP)

Venue du corps préfectoral (directrice du cabinet du préfet de la Haute-Saône entre 2023 et juillet 2025, et sous-préfète d’arrondissement à la sous-préfecture de Langres entre 2021 et 2023), Emmanuelle Juan est la nouvelle directrice du Centre hospitalier La Chartreuse (CHLC) à Dijon. Doté de 670 lits et de 1.100 agents, le site retrouve ainsi une direction après le départ contraint de son prédécesseur François Martin.

Licenciée en droit (Lyon III) Emmanuelle Juan a débuté sa carrière dans l’administration hospitalière (2e du concours interne de directeur d’hôpital). Elle a été élève directeur d’hôpital de l’École des hautes études en santé publique entre 2013 et 2015.

Sa feuille de route tient « en trois mots », a-t-elle expliqué lors d’une rencontre qu’elle a souhaitée avec la presse : « donner du sens en redonnant sa place à l’humain en prenant le temps de dialoguer » avec les équipes ; « fédérer » et « construire : ma fonction ne consiste pas simplement à gérer mais aussi anticiper et innover ».

À ce titre, Emmanuelle Juan a plusieurs chantiers qui l’attendent : la mise en place du projet d’établissement pour la période 2026-2030 ainsi que l’ouverture prochaine (inauguration prévue en fin d’année) d’une Maison d’accueil spécialisée (Mas) de 60 places, pour l’accueil à long terme de résidents du jeune adulte au seniors (avant entré en Ehpad), dont les troubles et/ou le handicap ne leur permettent pas une vie en autonomie. Le coût des travaux de cette Mas s’élève à 12.840.000 € TTC, avec 1.941 M€ pour les coûts de prestations intellectuelles (maîtrise d’oeuvre, OPC, programmiste…) et 375.000 € TTC pour le mobilier.

Ouvert sur la vi(ll)e

Autour de son pôle dijonnais de 83 ha en ville dont les espaces verts participent au bien-être des patients et permet le partage au-delà de ces derniers (les touristes viennent sur ce site historique, mémoire des Ducs de Bourgogne où sont visibles les restes de la chartreuse de Champmol et le Puits de Moïse), le CHLC étend sa compétence sur le sud du département de la Côte-d’Or (métropole dijonnaise, le sud de l’Auxois, la côte et le val de Saône) et peut compter sur la mobilité de praticiens qui permettent le soin au plus près des 12.888 patients suivis dans et hors les murs.

Pour la nouvelle directrice, ériger la santé mentale « grande cause nationale 2025 », aura eu pour mérite de lever un tabou et de participer « à la déstigmatisation de la maladie mentale. Et, au-delà de l’aspect financier, c’est valoriser le travail des équipes au quotidien ». Si grâce à un bon bilan de gestion, l’établissement doté d’un budget total de 88.736.633 € peut se permettre de bâtir pour l’avenir, comme le prouve le chantier de la Mas, la difficulté reste encore et toujours le recrutement : les métiers de la maladie mentale, moins lucratifs que d’autres disciplines médicales, souffrent d’un déficit d’attractivité. « Nous ne manquons pas de postes », insiste Emmanuelle Juan, mais les équipes restent très mobilisées, ce que la nouvelle directrice tient naturellement à souligner.