Hommes et chiffres

Géraldine Berry et Christophe Revel : écosourcés, vintage et solidaires

Environnement. « L’Effet Clochette », c’est une start-up dijonnaise qui propose sacs à pain, pochons et cabas astucieux à partir de tissus 100% recyclés, en économie circulaire.

Lecture 4 min
Géraldine Berry et Christophe Revel
(Crédit : L’effet clochette)

C’est durant le second confinement que Géraldine Berry et Christophe Revel, tous deux pétris de convictions écologiques, inventent le concept de ce qui deviendra L’Effet Clochette : des solutions d’emballage vertueuses pour la planète, pour l’économie locale et pour les hommes. En novembre 2020, Géraldine créé un prototype de sac à pain, puis une première collection est réalisée par des travailleurs d’un établissement spécialisé d’aide par le travail (Esat) à partir de tissus anciens de qualité (lin, métis...) récupérés chez Emmaüs. Cinq cents exemplaires sont écoulés chez des revendeurs soigneusement choisis : boulangers, concept stores, magasins d’art de la table, tous situés en Bourgogne, la start-up étant elle-même basée à Dijon.


>LIRE AUSSI : Développement durable, un enjeu sociétal pour la Saône-et-Loire


Depuis, la collection s’est étoffée : outre deux modèles de sacs à pain upcyclés, toujours à base de tissus anciens, on trouve désormais un très astucieux cabas gigogne « quatre en un » (un grand cabas, un tote bag, un sac à main, une pochette, clipsés par un ingénieux système sécurisé d’attaches discrètes), ornés de passementeries. Pour 2023, le duo planche sur un lunch bag 100% recyclé et isotherme, toujours dans l’esprit vintage chic. « Et je vous assure que techniquement, ce n’est pas une mince affaire ! », s’amuse Christophe Revel. Les collections sont toujours en série limitée, même si, pour pouvoir répondre à une demande grandissante, L’Effet Clochette s’est aussi rapproché d’un industriel pour la production. « Nous restons sur un produit de niche, avec un sourcing aléatoire, confirme Christophe Revel. Nos collections sont forcément éphémères ».

Des milliards d’emballages jetés !

Côté distribution, L’Effet Clochette veut poursuivre son positionnement sur un réseau de prestige : MOF, restaurateurs gastronomiques voire étoilés, corners d’exception, boutiques d’arts de la table... Côté valeurs enfin, L’Effet Clochette trace le sillon de son engagement écologique et humain. « L’industrie textile est la troisième consommatrice d’eau dans le monde, elle émet chaque année 1,2 milliards de tonnes de gaz à effet de serre. Et dix milliards de baguettes vendues chaque année en France induisent presque autant de sacs jetables, le snacking c’est 13 milliards d’emballages à usage unique », s’insurgent les deux créateurs.

En récupérant de la matière première, en la recyclant, ils brisent le cercle infernal de la production low cost tout en redonnant de la valeur à des matières destinées au rebut. Ils proposent également un travail qualitatif à des personnes atteintes de handicap via le recours aux Esat. Et pourquoi L’Effet Clochette ? « Car les fées Clochette produisent un effet Clochette bénéfique pour la planète en limitant le recours à des process et matières premières importées, neuves et polluantes à produire », rétorquent Géraldine Berry et Christophe Revel. Preuve de cette magie, le logo de la marque évoque quant à lui la « baguette de la fée qui distille ses étoiles et ses bienfaits sur notre planète… »