Hommes et chiffres

HemaVision révolutionne la cartographie sanguine

Santé. Fondée en novembre 2024, HemaVision est le fruit d’une idée germée en 2010 et conceptualisée depuis 2018 par André Constantinescu, biologiste chercheur et entrepreneur.

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(Crédits : HEMAVISION)

HemaVision propose une innovation sans précédent : un système d’analyse sanguine « unique au monde, 15 fois plus rapide que le meilleur marquage existant sur le marché, et 90 % moins cher », explique son fondateur André Constantinescu, biologiste chercheur. Ce procédé de marquage, pour lequel un brevet a été déposé en novembre 2024, est au coeur de la proposition de valeur d’HemaVision. Mais le véritable atout de l’entreprise réside dans son utilisation de l’intelligence artificielle « qui décèle, analyse et interprète les résultats qu’on obtient via le marquage cellulaire et la microscopie. » Ce procédé permet ainsi, par exemple, de prédire la courbe de vieillissement et de dégradation des produits sanguins.

Applications révolutionnaires

La principale application concerne les produits sanguins destinés à la transfusion pour lesquels il n’existe actuellement pas de véritable contrôle de qualité cellulaire. HemaVision entend ainsi fournir aux spécialistes un « outil d’aide à la décision pour mieux adapter le produit au patient en ce qui concerne la transfusion. » Cette approche pourrait réduire les effets secondaires post-transfusionnels, un problème bien documenté dans la littérature scientifique. L’objectif est d’améliorer le succès des opérations et la qualité de vie des patients. Au-delà de la transfusion sanguine, HemaVision prévoit d’étendre ses applications aux vecteurs lipidiques utilisés dans les vaccins à ARN messager, ou à la bioproduction.

Actuellement, HemaVision se compose de quatre personnes : outre André Constantinescu, une cheffe d’équipe spécialisée en architecture logicielle et deux alternants. Une toute petite équipe capable de prodiges : lauréate de la bourse French Tech Émergence de Bpifrance obtenue en décembre 2024, elle a su accélérer le développement de son premier prototype, dont la finalisation est prévue pour octobre 2025, bien en avance sur le calendrier initial de 18 mois !

Dans la perspective d’une première levée de fonds début 2026, HemaVision développe à la fois un dispositif numérique et une machine physique qui automatisera entièrement le procédé biochimique. Des partenariats stratégiques sont en cours de développement, notamment avec la plateforme d’imagerie DImacell qui sera un partenaire de codéveloppement, ainsi que l’un des futurs bêta-testeurs et client, gage de crédibilité vis-à-vis de l’écosystème santé.

André Constantinescu, d’origine roumaine et installé en France depuis 2011 souligne l’importance du soutien de Deca BFC, qui l’a aidé à structurer ses idées, son projet et sa stratégie, ainsi qu’à développer un réseau, essentiel pour une jeune entreprise. Profondément attaché à la France, il affirme sa volonté « de réussir à implanter ici un développement technologique. Pas simplement chasser des fonds ou être chassé mais vraiment implanté », avec une ambition claire : « créer en France et exporter dans le monde. Nous sommes en train de façonner les dogmes dans la santé, avec l’objectif ultime de pouvoir adapter un traitement à chaque patient, quelle que soit sa condition clinique, sur la base de la cartographie du sang ». Une approche doublement révolutionnaire !