Hommes et chiffres

Jean-Marc Zeil : une bithérapie inédite contre le glioblastome

Santé. Orinova développe des nano médicaments en oncologie selon une invention mise au point par des équipes de recherche de l’université de Franche-Comté.

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Photo de Jean-Marc Zeil
(Crédit : DR)

Vétérinaire de formation et diplômé d’une école de commerce, Jean-Marc Zeil est Pdg d’Orinova. Une start-up de la santé qui ambitionne la mise sur le marché d’un nouveau médicament efficace contre des tumeurs du cerveau sans solution thérapeutique satisfaisante comme le glioblastome (7 % de survie à cinq ans).

Des essais précliniques très encourageants

« J’ai rencontré les équipes bisontines du laboratoire Chrono-environnement qui portaient le projet de recherche, notamment Laurent Gautier et Stéphane Roux, via la satt sayens. Ils travaillent depuis, 15 ans sur une nano sphère intelligente qui contient une molécule de chimiothérapie et des particules d’or augmentant l’efficacité de la radiothérapie. Cette bithérapie innovante offre aujourd’hui ses premiers résultats très prometteurs sur des animaux de laboratoire », confie Jean-Marc Zeil. Ce nano-objet breveté en plus d’être plus efficace qu’un traitement classique permet aussi une forte diminution des effets secondaires puisque la radiothérapie est bien mieux ciblée et donc moins délétère à la fois en termes d’intensité des rayons administrés que de la préservation des tissus sains situés autour de la tumeur.

« L’or est un gros atome qui va avoir tendance à “attirer” les rayons à lui et à les faire “rebondir” vers un autre atome d’or façon billard. Ces particules d’or étant encapsulées avec une molécule de chimiothérapie ayant une affinité pour le cancer ciblé, on comprend que ce duo optimise le traitement et renforce la préservation des cellules saines, développe Jean-Marc Zeil. Aujourd’hui notre nano sphère a atteint une certaine maturité pour la lutte contre le glioblastome. Si l’injection se fait aujourd’hui directement dans le cerveau, nous travaillons sur une administration par voie générale avec une coque présentant une affinité pour les cancers pour permettre un ciblage jusqu’au zones touchées. La phase préclinique devrait encore durée de deux à trois ans avant les essais clinique de phase I correspondant à la première administration du médicament à l’homme ».

Cette entrée en essais cliniques, les différentes phases réglementaires et les futurs premiers lots nécessiteront plusieurs millions d’euros d’investissement selon le Pdg, qui mesure tout l’intérêt d’être incubé depuis un an par Deca-BFC : « Par leurs expertises et l’accompagnement d’un chargé d’affaires, ils représentent un incontestable atout, notamment dans la mise en contact avec des intervenants spécialisés et pointus, des acteurs locaux, des financeurs et autres investisseurs... ». À termes cette solution de bithérapie a vocation a être déclinée sur d’autres types de cancers.