Hommes et chiffres

Joigny : Michel Beaulieux, la « référence vintage »

Commerce. En quelques années, il a fait de son magasin « À l’Occaz » le lieu incontournable des collectionneurs et des passionnés d’objets anciens. Témoin privilégié de l’évolution des tendances en matière de décoration, le brocanteur se réjouit, par ailleurs, de voir une nouvelle clientèle s’installer dans la « cité maillotine ».

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Michel Beaulieux, propriétaire du magasin À l’Occaz à Joigny.

À l’entrée, une Lambretta et des casiers métalliques tout droit sortis d’anciennes manufactures annoncent la couleur. L’univers de Michel Beaulieux est une ode à la nostalgie. Il y a cinq ans, le chanteur de Ketzal Mystic - le groupe pop-rock de Joigny - a décidé de faire de sa passion pour la brocante, son métier. Les milliers d’objets que renferme le magasin de la rue Georges-Vannereux sont tous de seconde main et il n’est pas nécessaire de chercher longtemps pour dénicher la perle rare.

Des pièces des années 1950, 1960 ou 1970, « même plus anciennes, aujourd’hui il y a un regain d’intérêt, par exemple, pour la période Art déco », souligne le propriétaire. « Les meubles des designers scandinaves aux lignes épurés sont très convoités depuis quelques temps comme le mobilier industriel qui, après avoir été un peu moins prisé à cause de l’envolée injustifiée des prix, revient en force. »

Une démarche vertueuse

Si le magasin de Michel Beaulieux est un endroit prisé des collectionneurs, et notamment des professionnels, il a su séduire peu à peu une nouvelle clientèle, adepte du réemploi et plus soucieuse de l’impact de leur acte d’achat. « L’idée de la brocante est d’avoir des objets à la fois beaux et durables. Cette tendance, une nouvelle génération de chineurs l’a bien comprise. » Une prise de conscience qui aurait été amplifiée par la crise sanitaire et l’arrivée d’habitants issus de la région parisienne.

Quoi qu’il en soit, le quadragénaire n’entend pas modifier sa façon de faire : acheter les objets qui lui plaisent et anticiper les nouvelles tendances comme, récemment, l’engouement pour les anciennes enseignes lumineuses publicitaires, les jouets en fer japonais des années 1980 ou encore les fameuses « Mobylette », qui redeviennent un objet de culte après être tombées, pendant des années, dans l’oubli. « Il faut toujours se mettre au goût du jour même si, finalement, la vie est un éternel recommencement. »