Hommes et chiffres

Julien Maruotti et Suriya Gunin simplifient la culture cellulaire

Start-up. La start-up régionale Cellaven vient de lever 2,8 M€ pour industrialiser son dispositif innovant d’automatisation de culture cellulaire à destination des laboratoire de R&D.

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  • Photo de Julien Maruotti et Suriya Gunin
    (Crédit : Cellaven)
  • Représentation 3D du dispositif innovant d'automatisation de culture cellulaire
    (Crédit : Cellaven)

La culture cellulaire, outil à l’origine d’avancées biomédicales majeures, est encore très largement réalisée à la main dans la plupart des laboratoires de R&D. « C’est à la fois une activité chronophage et source d’erreurs humaines », explique le biologiste Julien Maruotti, qui après huit ans passé dans des laboratoires académiques en Chine puis aux États-Unis est revenu en France en 2014 pour intégrer une entreprise de biotechnologie comme directeur scientifique. L’homme se met alors en quête de solutions d’automatisation pour ces tâches rébarbatives.

« Ce qui existe sur le marché est principalement destiné aux applications cliniques et à la gestion de gros lots. Outre le fait que ces machines soient très chères, elles s’avèrent peu pertinentes pour la R&D. C’est ainsi, qu’en plein confinement, je me suis retrouvé à la maison à dessiner les plans du dispositif idéal à la fois facile à utiliser, abordable (autour de 30.000 € à lieu des 150 k€ à 200 k€ de l’existant) et utilisant des consommables génériques », raconte Julien Maruotti. Un ami ingénieur électromécanicien, Suriya Gunin le rejoint dans cette aventure qui voit la création en juin 2022 de la société Cellaven. Incubé par Deca BFC un an avant, le duo reçoit le soutien du réseau Insead Angels, de la région Bourgogne Franche-Comté, de Bpifrance, du Crédit Agricole de Champagne-Bourgogne, du technopôle Santenov et du pôle de compétitivité PMT et, grâce à une première levée de fonds de 90.000 €, développe en 2023 un prototype fonctionnel et breveté, puis obtient ses premières pré-commandes de grands-groupes et de laboratoires.

2,8 M€ pour l’industrialisation

Fort de cette preuve de marché, le binôme se lance dans la phase d’industrialisation de leur projet. Des locaux sont trouvés sur le site AgrOnov à Bretenière et sept personnes sont engagées. Enfin, une levée de fonds d’amorçage est lancée avec pour objectif une mise sur le marché de l’automate pour avril 2025. D’un montant de 2,8 M€, cette opération a été menée auprès des fonds Finovam Gestion, Bpifrance Amorçage Industriel, 3Aventures ainsi que du réseau Insead Angels et de plusieurs investisseurs privés. Elle a aussi bénéficié, en effet de levier non-dilutif, de financements de la région, de Bpifrance ainsi que de la Caisse d’Épargne Bourgogne Franche-Comté. « D’ici à septembre, nous devrions avoir une dizaine d’automates supplémentaires ainsi qu’une vingtaine de nouvelles précommandes », anticipe Julien Maruotti qui évoque également de futures embauches de développeurs et de commerciaux : une dizaine d’ici à la fin de l’année.