Hommes et chiffres

Kevin Jaboviste : dompteur de vibrations

Innovation. L’objectif du projet Zeta est de créer et proposer une nouvelle génération de dispositifs
de contrôle et d’atténuations des vibrations.

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Kevin Jaboviste
(Crédits : JDP)

Kevin Jaboviste est issu de la recherche : après un concours de prépa aux grandes écoles, il intègre un double cursus composé d’un master recherche en mécanique et ingénierie, dynamique des structures de l’université de Franche-Comté et d’un diplôme d’ingénieur, mécanique et microtechniques chez SupMicrotech. Il poursuit par une thèse Cifre chez Thales, où pendant trois ans sur le site d’Élancourt (Yvelines), il travaille sur des solutions amortissantes pour les systèmes optroniques aéroportés : « sur le Rafale, par exemple, vous avez des capteurs optiques servant à récolter des images du terrain. Si les vibrations de l’appareil sont trop importantes les images obtenues risquent d’être floues. Mon rôle, c’était d’éviter cela ». Et les résultats sont là, à tel point que Thalès lui propose une place : « Je suis originaire du Sud, mais j’avais eu un coup de coeur pour la Franche-Comté et je souhaitais y revenir ». Ainsi, en 2019, c’est cette fois chez Stellantis que Kevin Jaboviste chasse les vibrations dans les chaînes de transmission comme chercheur postdoctoral, puis sur le projet FUI E-Silence de conception de moteur électrique silencieux comme ingénieur recherche à l’institut Femto-ST. Actuellement, Kevin Jaboviste est titulaire d’une bourse “Itinéraire chercheur entrepreneur” délivrée par Bpifrance et la région BFC et est en pré-incubation à Deca-BFC. « L’envie de créer une entreprise est née de ce travail avec les industriels que j’ai trouvé particulièrement stimulant et qui m’a notamment amené à développer des solutions techniques inédites et moins chères que l’existant. Je me suis dis qu’il y avait un marché et des clients potentiels ».

« Sapeur-pompier des vibrations »

Kevin Jaboviste est rejoint dans son aventure entrepreneuriale par Gaël Chevalier, professeur d’université à l’École de l’air et de l’Espace à Salon-de-Provence, qui apporte outre son expertise un carnet de contacts comptant notamment Safran et Airbus Hélicoptère. « Notre société Zeta proposera des solutions sur-mesure de réduction des vibrations là où aucune solution existante ne fonctionne ou s’avère trop onéreuse sur des systèmes complexes. Dans ce cas nous agirons en “sapeur-pompier des vibrations”. Mais, nous envisageons également de développer une gamme de produits utilisable sur plusieurs systèmes et industrialisable en série ». Kevin Jaboviste, qui clôture son contrat avec Femto-ST fin mars, profite pleinement de l’accompagnement de Deca-BFC, qui « apporte un autre regard sur notre projet et une aide précieuse dans la recherche de financements ». Il avoue ne pas être pressé de recourir à des investisseurs et favoriser une croissance organique, d’autant qu’il est déjà assuré d’un certain chiffre d’affaires notamment avec Alstom sur un dispositif anti-crissement des roues pour les tramways et les métros. « À l’avenir, Zeta a vocation à créer une dizaine d’emploi, pour lesquels j’aimerais intégrer un aspect social en embauchant des personnes issues de la réinsertion ou du handicap ».