Hommes et chiffres

L’application d’apprentissage Memocard.io par Yann Angevelle et Benoît Baraille

Apprentissage. Avec memocard.io, ces deux étudiants dijonnais offrent une vision ludique, efficace et simplifiée de l’apprentissage et des révisions en ligne.

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Photo de Yann Angevelle et Benoît Baraille
(Crédit : JDP)

Si décembre rime pour beaucoup avec fêtes et vacances, pour de nombreux étudiants commence le cauchemar des partiels – et des révisions. Plonger dans ses cours n’est pas une mince affaire ; Yann Angevelle et Benoît Baraille l’ont bien compris.

Ce dernier était d’ailleurs un utilisateur de Quizlet, lancé en 2007, leader de l’apprentissage numérique. « Et puis l’application est devenue payante, explique-t-il, 31,99 euros par an ou 6,99 euros par mois : c’est beaucoup trop cher pour des étudiants ». Mais le jeune homme, du haut de ses 19 ans, ne lâche pas l’affaire : « le principe de Quizlet était assez simple ; on compare ce que le client envoie à ce qu’on a de l’autre côté dans la base de données. Je me suis dit qu’avec ce que j’ai appris en BUT MMI (Métiers du Multimédia et de l’Internet, ndlr), c’est faisable ».

Benoît Baraille n’est alors qu’en première année d’étude supérieure quand il commence à coder l’application fin 2022, « j’ai acheté le nom de domaine le 5 décembre. Au début ça restait un projet “secret”, je ne voulais pas trop en parler à mes professeurs. Parfois, quand j’avais un problème dans le développement je leur posais des questions en faisant semblant de parler du cours », sourit-il.

L’étudiant apprend un nouveau langage de programmation – Dart, optimisé pour les applications sur plusieurs plateformes. « En MMI, j’ai appris le PHP (un autre langage de programmation, ndlr), Wordpress ou encore la gestion de projet, tout ça nous a été utile. »

Si Benoît Baraille dit « nous », c’est parce qu’il n’est pas seul ; Yann Angevelle, étudiant à l’école de design de Dijon, le rejoint dans l’aventure en juillet 2023. « Au début, j’aidais de temps en temps, puis j’ai fini par faire le design et la communication », précise-t-il.

Idées et ambitions

À deux, tout va plus vite : l’application est officiellement lancée en septembre sur l’App Store (Apple) et devrait arriver prochainement sur les autres appareils. « Tout fonctionne. On a déjà atteint plus de 100 utilisateurs en 2 mois alors que je me disais que 500 sur la période 2023-2024, c’était déjà cool », se félicite Benoît Baraille. Memocard.io propose des « flashcards » (ou cartes mémoires), des quiz et d’autres fonctionnalités. L’application se veut communautaire : les utilisateurs ont le choix de partager leurs listes de révision et de réagir à celles des autres. « On a encore plein d’idées qu’on aimerait mettre en place », s’enthousiasme Yann Angevelle.

Si l’application reste gratuite, les jeunes savent que la question de la rentabilité doit se poser. « On bénéficie de l’aide du dispositif Pépite BFC qui favorise l’entrepreneuriat étudiant, explique Benoît Baraille, mais on réfléchit à lancer un abonnement payant qui n’empiètera pas sur les fonctionnalités premières ; ce serait pour personnaliser l’app ou son avatar ». Pas question, en revanche, de mettre de la pub : « On souhaite que les gens révisent et soient à fond dedans », rappelle le designer. Ils consentent pour le moment à des coûts annuels de fonctionnement de 300 euros pour les frais de serveurs et d’application – qui augmenteront avec le nombre d’utilisateurs.