L’Étincelle ravive la flamme de la cuisine locale
Côte-d’Or. Dans un contexte difficile pour la restauration, le chef Sandrick Précy vient de rouvrir les fourneaux du restaurant des Salives baptisé L’Étincelle avec une cuisine traditionnelle et qui met en valeur les produits locaux.
Alors que, dans le JDD, Thierry Marx et plusieurs parlementaires appellent à renforcer les contrôles autour du label Fait maison, que la restauration affronte une baisse de fréquentation de 15 à 20% et se confronte à un manque de candidats, Sandrick Précy vient de rouvrir le restaurant de Salives, ancien Comptoir gourmand fermé depuis un an, sous un nouveau nom : L’Étincelle : « Je voulais un nom qui n’était pas complètement incohérent avec l’esprit du village, donc le médiéval, donc l’étincelle du feu de bois et je voulais que ce soit court ». Né en 1989 à Joigny, Sandrick Précy a grandi avec, sous les yeux, la Côte Saint-Jacques, deux étoiles au Guide Michelin.
Formé au lycée hôtelier Vauban à Auxerre, il débute à la prestigieuse Maison Enfert, traiteur gastronomique de Chaource (Aube) : « Là-bas j’ai appris ce que c’était ce métier. Difficile, avec beaucoup d’heures. Mais c’est très formateur. Et j’ai pu réaliser de belles prestations ». Après cinq ans comme second de cuisine, il prend pendant six ans la tête des cuisines du Cordina à Dijon puis rejoint le groupe Sogères, 4e acteur de la restauration collective : « Les mauvais côtés de la restauration collective et l’envie de créer ma propre cuisine m’ont décidé à partir », ajoute-t-il.
Un projet de village
C’est par hasard, sur les réseaux sociaux, qu’il découvre l’annonce de la mairie de Salives. Propriétaire des murs, la commune cherchait un professionnel prêt à redonner vie à son restaurant : « Je ne voulais pas être en ville. Nous habitons à la campagne (près de Saulx-le-Duc). On aime le nord de Dijon et voilà, il fallait trouver un truc dans ce coin-là. La commune a remplacé et fait réparer pas mal de matériel pour que je puisse travailler avec de bons équipements ». Quelques semaines de travaux et de nettoyage, une vingtaine de milliers d’euros plus tard, et une nouvelle serveuse, Stéphanie « très expérimentée », L’Étincelle est à son image, rural, simple, chaleureux et Sandrick Précy a désormais la liberté de développer son concept : « Le concept, c’est une cuisine appropriée, traditionnelle avant tout. Ça reste des produits assez simples, le plus possible issus de producteurs locaux dans la mesure où il est possible d’avoir des prix abordables, bien cuisinés avec parfois une épice, quelque chose qui apporte un peu d’originalité pour faire découvrir aux clients d’autres saveurs ».
Ouvert du lundi au jeudi midi, ainsi que le vendredi et samedi midi et soir, L’Étincelle se veut aussi un lieu de rencontre au coeur du village qui compte déjà un restaurant et, surtout, la salle de spectacle L’abreuvoir : « Pour que ça marche, il faut être ouvert. Si j’ai des gens qui arrivent et veulent boire un verre, même un mardi soir, alors je reste jusqu’à 21h30/22h. »