Hommes et chiffres

Le restaurant d’Avot remet le couvert

Restauration. Après un appel dans nos colonnes et grâce à la mobilisation des élus et des habitants, le restaurant d’Avot (200 âmes) rouvrira à la fin du mois d’octobre.

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JDP

Il en aura connu, des aléas, le restaurant Les feuillus à Avot. Après une reprise malheureuse à la veille du premier confinement, une opération SOS Villages parrainée par TF1 et un appel du maire dans nos colonnes (voir notre article du 28 juin), la mobilisation aura payé. Après avoir racheté le restaurant- bar, financé l’aménagement d’un studio et réduit le loyer à 500 euros par mois, la municipalité peut aujourd’hui souffler. Fraîchement arrivés de Longecourt-en-Plaine, Corinne Fernandes et Stéphane Vernaud ont repris les clefs du restaurant du village avec la ferme intention de lui redonner son faste et son rôle d’antan : « Nous allons ouvrir sept jours sur sept dans un premier temps, dès 6h30 le matin pour accueillir les gens qui vont travailler, organiser des concerts – Stéphane est accordéoniste et guitariste, Ndlr – et faire vivre le restaurant comme un lieu de rencontre. »

« Nous allons travailler les truffes exclusivement fraîches de saison, de Bourgogne mais aussi la melanosporum - la truffe noire du Périgord - organiser des marchés aux truffes... »

Diplômée d’une école de cuisine, ancienne gérante de cafétéria de la Peep, Corinne est l’une des sacrifiées après la fermeture des restaurants Flunch de Dijon. Stéphane, lui, est charcutier-traiteur. Après avoir travaillé en Corse, puis dans le Lot où il exploitait la plus grande truffière de France (en voisin de Nino Ferrer), sacré cinq fois champion de France de chien truffier, c’est un concours de circonstances qui l’a fait revenir en Côte-d’Or : « Mon frère est restaurateur, il a eu besoin d’un cuisinier. Je suis resté. Au départ, j’avais l’intention de repartir en Corse, puis nous avons trouvé ce restaurant à relancer ».

Le pari de la truffe

À 15 kilomètres d’Is-sur-Tille, siège de la Confrérie de la truffe de Bourgogne, Stéphane compte miser sur le célèbre champignon : « Nous allons travailler les truffes exclusivement fraîches de saison, de Bourgogne mais aussi la melanosporum - la truffe noire du Périgord - organiser des marchés aux truffes... ». Avec une ouverture prévue vers le 20 octobre, le restaurant Les Feuillus va aussi parier sur le locavore : « Nous fabriquons nos charcuteries nous-mêmes y compris des salaisons corses – figatelli, lonzu, jambon d’agneau – que nous allons proposer à la carte et à la vente, et nous faisons le tour des producteurs pour n’offrir à la carte que des produits locaux, y compris les truites par exemple, en plus des menus ».

Une oasis d’activité pour le village intégré depuis 2019 dans le nouveau Parc National et qui compte aujourd’hui miser sur le tourisme : « Nous n’avons jamais vu autant de camping- car que cette année dans notre village », se réjouit le maire, Bernard Guillemot. La démonstration, une fois de plus comme le disait Henry Ford que : « Se réunir est un début ; rester ensemble est un progrès ; travailler ensemble est la réussite ».