Les crypto-actifs : entre opportunités et risques à maîtriser
Économie. Avec la numérisation croissante, les crypto-actifs ont pris une place centrale dans le secteur financier.
Apparus à la fin des années 2000, ils reposent sur des technologies comme la blockchain, permettant des transactions décentralisées, à l’instar du Bitcoin, lancé en 2009.
Très volatils et hors des circuits bancaires
Les crypto-actifs sont des actifs numériques qui circulent au sein de réseaux décentralisés, sans l’intervention d’une banque. Cependant, on distingue deux grandes catégories : les actifs de première génération, comme le Bitcoin et l’Ether, non adossés à une réserve d’actifs, ce qui les rend très volatils.
Cette volatilité limite leur adoption comme moyens de paiement classiques. Pour remédier à cette instabilité, les stablecoins ont été créés. Ils sont adossés à des actifs réels, tels que des devises, pour stabiliser leur valeur. Cependant, leur stabilité dépend de la gestion des réserves et de la transparence des émetteurs.
Un marché en mutation et des risques multiples
Le marché des crypto-actifs a atteint une capitalisation de 2 100 milliards de dollars en octobre 2024, après avoir traversé des cycles de récession, « l’hiver des crypto-actifs », en 2023. Les faillites de plateformes comme FTX ont mis en lumière la fragilité du secteur et les lacunes en matière de gouvernance. Les crypto-actifs sont exposés aux risques de crédit, de liquidité, de marché et aux risques cyber, exacerbés par le manque de régulation spécifique.
Par exemple, l’effondrement du stablecoin Terra en 2022 a révélé les dangers liés aux mécanismes algorithmiques non régulés. En outre, les crypto-actifs posent des problèmes particuliers, tels que la fragmentation des processus et le manque de protection des investisseurs.
Une utilisation limitée à ce jour, mais en progression
Les crypto-actifs représentent une faible part des actifs détenus par les agents économiques, avec seulement 1,6 % de la capitalisation boursière mondiale en 2023. Leur utilisation dans l’Union européenne reste marginale, avec moins de 3 % des Français les ayant utilisés pour des paiements. Cependant, l’intérêt pour ces actifs grandit, et les offres de services se multiplient.
Vers une régulation accrue et de nouveaux outils
Les autorités travaillent à élaborer des cadres réglementaires adaptés. Les crypto-actifs, bien que marginaux, ont le potentiel de transformer les systèmes financiers, mais leur succès dépendra d’une régulation adéquate et de la gestion des risques. La France a été pionnière en la matière, avec la première ordonnance blockchain prise en 2017 puis l’adoption de la loi PACTE en 2019.
Cette dernière a inspiré l’élaboration du règlement européen sur les marchés de crypto-actifs (Market in Crypto-Assets, ou MiCa), entré en vigueur en 2023. Un projet d’euro numérique est également en cours d’élaboration afin de faciliter l’émergence de solutions pan-européennes de paiement, permettant ainsi de réduire la fragmentation de l’écosystème européen des paiements et sa dépendance à de grands acteurs étrangers.