Hommes et chiffres

Livres et brocante : Patrick Baron cultive sa singularité

Littérature. Depuis près de 15 ans, il fait vivre dans le village natal de Colette une bouquinerie à nulle autre pareille, où l’amour des livres rencontre le plaisir de la brocante.

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photo de Patrick Baron
(Crédits : DR)

Patrick Baron n’a jamais été un bouquiniste comme les autres. Très tôt, il a découvert le plaisir de la lecture, encouragé par un parrain qui lui a transmis l’amour des livres. « À mon époque, il n’y avait pas de télévision ni d’internet, donc on lisait beaucoup », se souvient-il. Sa passion pour Alexandre Dumas et pour les classiques de la littérature russe l’a naturellement conduit vers le métier de bouquiniste.

Avec sa conjointe, ils géraient une boutique de brocante à Noisy-le-Grand, en région parisienne. Mais lors d’un salon au château de Saint-Fargeau, ils sont tombés sur cette boutique de Saint-Sauveur-en-Puisaye - « la plus ancienne du village ». Attirés par le charme de l’endroit et la beauté de la région, Patrick et sa compagne Christine Pérez ont décidé de reprendre l’établissement, initialement modeste, pour y installer tout d’abord des livres. Puis à force de voyages, ils ont décidé de rapatrier la brocante d’Île-de-France jusqu’en Puisaye. Depuis, la boutique est devenue un véritable repaire pour les bibliophiles en tous genres. 

Avec environ 120.000 ouvrages - « peut-être plus », allant des classiques aux livres pour enfants, Patrick Baron a su créer un espace unique où la diversité des genres et des époques se mêle. L’accueil personnalisé et la connaissance approfondie de chaque ouvrage font partie de la signature de la boutique. « Les bouquinistes d’aujourd’hui travaillent beaucoup sur internet, mais nous, nous voulons que nos clients découvrent les livres physiquement, en touchant les pages, en feuilletant, en discutant », explique-t-il.

Conjuguer commerce et culture

L’agrandissement récent des locaux marque une nouvelle étape dans l’histoire de la bouquinerie. Si la vente de livres de poche reste modeste, elle permet néanmoins de maintenir une activité régulière. Les livres rares ou anciens, bien que moins nombreux, attirent, eux, leur lot de collectionneurs et de passionnés. « Ce n’est pas un métier où l’on devient riche, mais c’est un métier passion, où l’on apprend tous les jours et où l’on partage quelque chose d’unique avec les clients », souligne-t-il. La propriété des locaux, sans charges supplémentaires, permet à Patrick Baron et Christine Pérez de développer leur activité sans contrainte financière excessive, un atout considérable pour assurer la pérennité de leur commerce.

La bouquinerie contribue, par ailleurs, à renforcer l’attractivité du village en mêlant commerce et culture, tout en offrant un espace où le livre reste accessible et vivant. Les visiteurs, jeunes et moins jeunes, viennent y trouver non seulement des ouvrages, mais aussi des expériences et des rencontres uniques. En ouvrant cette nouvelle page de son histoire, Patrick Baron démontre que le commerce de proximité peut allier passion et viabilité économique tout en s’insérant dans un projet culturel plus large.