Louise Devoise, de l’utile à l’instagrammable
Mode. Pour financer ses plaisirs, ses passions et ses études, cette étudiante dijonnaise de 24 ans a créé sa ligne de vêtements de sports qu’elle commercialise sur les réseaux via les influenceuses

Dans Les poissons et le cormoran, le fabuleux fabuliste Jean de la Fontaine écrivait : « Le besoin est un docteur en stratagème ». Une métaphore que Louise Devoise, étudiante en Master Immobilier à Dijon a fait sienne : « Pour payer l’école je travaillais en usine. Sauf qu’au tout début ils ne m’ont pas donné de travail, donc, je m’ennuyais. Je ne sais pas porter une charlotte et l’usine m’a un peu dégoûtée du monde du travail. Du coup j’ai cherché un jour sur internet ce que je pouvais faire en 2025 pour gagner de l’argent. Et la plupart des réponses c’était de devenir auto-entrepreneur. » À cette insatisfaction, la jeune femme passionnée de sport ajoute une frustration, celle de ne pas trouver dans le commerce de vêtements seyants qui la mettent en valeur. Elle décide donc de créer sa ligne, Sohuma, une marque de vêtements de sports portables à la ville comme à la salle.
Génération instagram
Ni couturière, ni styliste, la jeune femme n’en n’est pas moins ingénieuse : « J’ai cherché des fournisseurs en France puis à l’international parce qu’il n’y avait pas le tissu que je voulais ». Une fois les devis de fabrication établis (en Chine et au Portugal), la jeune étudiante commande, conçoit et reçoit enfin ses prototypes ; elle se met en scène dans des séances de shooting pour les réseaux sociaux – notamment Instagram – contacte des influenceuses qui promeuvent ses produits contre un ensemble offert et organise des préventes très privées. Des ensembles qu’elle baptise de son autre passion : les voyages. Ainsi on y retrouve les collections baptisées « Londres » ou « Marrakech ». Un mois après son lancement, Sohuma on line et de son site internet sur Bigcartel « un site moins gourmand que les sites européens », la petite entreprise prend son envol avec une cinquantaine de commandes la première semaine : « J’ai investi entre 500 et 1000€. J’arrive à peu près à l’équilibre. C’est un bon début ». Un début dans lequel elle ne se voit pas pour autant faire carrière : « La priorité ce sont les études. J’adore ce que j’apprends. Les vêtements, c’est à la fois pour me permettre de financer l’école mais aussi pour répondre à une demande. Après si je peux en vivre, pourquoi pas ? Mais pour le moment, c’est plus pour le plaisir ».
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