Hommes et chiffres

M. Ferracci : « La France doit être le leader européen en matière d’innovation en santé »

Santé. Fraîchement nommé ministre délégué en charge de l’industrie, Marc Ferracci était en visite à Dijon ce jeudi 24 octobre, à la rencontre des acteurs de l’industrie pharmaceutique et des dispositifs médicaux, touchés par un contexte financier difficile.

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Photo de la visite de Marc Ferracci
Marc Ferracci (à droite), ministre délégué en charge de l’industrie, a visité l’usine d’Astrea à Fontaine-lès-Dijon. (Crédit : JDP)

« La France a des ambitions, à commencer par celle d’affirmer une forme de souveraineté sanitaire », lance Marc Ferracci, ministre délégué en charge de l’industrie, en visite à Dijon. Accueilli à la Maison régionale de l’innovation, l’élu a échangé avec des startups spécialisées dans la santé : Ektah (21), qui lutte contre l’obésité ; Advesya (25), qui développe des médicaments de thérapie innovante (MTI) en oncologie ; et Archeon Medical (25), qui met au point des dispositifs médicaux pour les urgences vitales, précisément dédiés à la ventilation des patients.

Besoins de financements

En grande difficulté avant sa levée de fonds record portée par des investisseurs américains (jusqu’à 348 M€, dont 94 M€ payables immédiatement), la biotech Inventica était également de la partie. « Dans la phase difficile de la vallée de la mort, il y a un manque d’accompagnement en France et en Europe, déplore Jean Volatier, directeur financier de l’entreprise. Désormais, nous sommes contraints d’avoir une gouvernance majoritairement américaine ». Un message entendu par le ministre, qui a rappelé que « le chemin de la recherche mêlée à l’entrepreneuriat est un chemin difficile » et que « le but est de financer un maximum de projets en tenant compte des risques, pour aborder ensuite le sujet de l’industrialisation et de la commercialisation ».

On note que dans le cadre du plan France 2030, l’État a débloqué en 2021 une enveloppe de 7,5 Mds€ pour des projets d’investissements autour de l’innovation en santé, mais les besoins restent insatisfaits - chaque année en France, la filière investit 4,5 Mds€ en R&D. « Il faut réfléchir à la meilleure manière de flécher l’épargne des français vers les projets industriels et d’innovation, propose Marc Ferracci. L’idée étant de trouver des véhicules qui permettent de constituer des outils de placements pour financer nos projets industriels et financer nos startups, quel que soit leur niveau de développement. Le médicament est une industrie qui a besoin de visibilité sur des années et de capitaux très importants. En phase 3 de test, les investissements se comptent en centaine de millions d’euros ».

Excellence locale

Alors que la Bourgogne Franche-Comté connaît une recrudescence des biotechs et des medtechs, le territoire s’affirme comme une véritable terre d’accueil et de développement pour l’industrie pharmaceutique. « La région porte une politique volontariste en matière d’innovation », assure Laëtitia Martinez, vice-présidente de la région. Au sortir de sa visite de l’entreprise Astrea - producteur de comprimés et gélules pour le monde entier -, Marc Ferracci complète : « Il y a un véritable écosystème local. Les logiques ici sont partenariales : on a des élus qui sont impliqués sur le sujet et on a une offre de formation, en particulier universitaire, qui alimente les entreprises de l’écosystème en talents, à tous les niveaux. On a l’exemple et l’illustration d’une filière qui a un véritable ancrage territorial ».