Maternité itinérante : le député Rémy Rebeyrotte pas convaincu
Santé. Après une visite dans l’Autunois-Morvan pour évaluer la sécurité sanitaire de la région, le député Rémy Rebeyrotte remet en question l’efficacité de l’Agence régionale de santé (ARS).
Nous relations la semaine dernière l’annonce de la mise en place d’une structure mobile d’urgence et de réanimation (SMUR) obstétricale dans l’Autunois-Morvan. Le député de Saône-et-Loire (Renaissance), Rémy Rebeyrotte a voulu - comme son mandat l’y autorise - vérifier la qualité du service destiné à pallier la fermeture de la maternité d’Autun en janvier dernier.
Son constat est sans appel : « Nous sommes très loin du compte. L’Agence Régionale de Santé, "grand diseur, petit faiseur". C’est ce qu’on pouvait craindre », qualifiant cette « maternité itinérante » de « simple ambulance ».
Malgré l’arrivée du véhicule, il n’est que partiellement fonctionnel et la couveuse prévue n’a pas encore été livrée, sans date précise annoncée. De plus, la SMUR ne sera pas opérationnelle entre 19 heures 30 et 7 heures 30.
Cette situation pose des problèmes logistiques car le transport d’un nourrisson dans la couveuse nécessitera l’utilisation de deux véhicules distincts : « Si quelqu’un a un AVC pendant ce temps, ce sont les pompiers qui devront le prendre en charge sans que l’on en sache ni l’organisation, ni le coût ».
En ce qui concerne le personnel médical, seules quatre des huit sage-femmes nécessaires sont disponibles pour intervenir, avec un poste supplémentaire à temps partiel. Cela retarde également les formations en cours. De plus, les consultations assurées par un gynécologue ne sont disponibles qu’un jour par semaine pour une population de 70.000 habitants.
Un centre hospitalier précaire
Le Centre Hospitalier d’Autun connaît également des problèmes de gouvernance : « Contrairement aux affirmations de l’ARS, il n’y a toujours pas de directeur de site à temps plein et aucun directeur n’était présent lors de ma visite ».
Le service des urgences, auquel la SMUR obstétricale est rattachée, fonctionne dans des conditions précaires avec la présence d’un seul médecin lors de la visite : « Les équipes médicales et les sage-femmes sont épuisées par cette situation et réclament la stabilité ainsi que le retour de la maternité », assure le député.
En outre, bien que des visites d’internes en médecine et des projets de logements pour les accueillir aient été récemment présentés, le Centre Hospitalier d’Autun n’est plus accrédité pour recevoir des internes contrairement à la communication du Groupement Hospitalier de Territoire (GHT).
La menace d’une commission d’enquête
Rémy Rebeyrotte a informé immédiatement le ministre de la Santé et les autorités sanitaires nationales de ses constatations alarmantes et prévoit de retourner sur place en septembre pour vérifier les éventuelles améliorations : « Si ce n’est pas le cas ou si nous sommes toujours loin des moyens nécessaires au regard du territoire et de ses enjeux, je me réserve le droit de demander aux responsables de venir témoigner sous serment à l’Assemblée nationale dans le cadre plus strict d’une commission d’enquête ».