Hommes et chiffres

Murielle Forgard et son jardin extraordinaire

Agriculture. Dans le cadre de son concours Creadie, l’ADIE vient de récompenser cette maraîchère biologique du prix de la « transition écologique inclusive » pour son Jardin de Maé créé en 2018.

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Photo de Murielle Forgard et le jardin de Maé
(Crédit : Le jardin de Maé)

Petite fille puis jeune adulte, Murielle Forgard voulait reprendre l’exploitation de ses parents, agriculteurs et maraîchers en Martinique. Malheureusement, les rouages administratifs bloqueront son projet tandis que le hasard mettra sur sa route son futur mari, originaire du Doubs. « Je l’ai suivi à Montbéliard. J’avais toujours l’envie de devenir agricultrice mais je ne trouvais pas de foncier. » Finalement, elle acquiert trois hectares à Montbéliard en 2018 et lance son activité sous le nom du Jardin de Maé.

« Agronomiquement parlant, le sol n’était pas idéal, peu profond et argileux. J’ai décidé de ne pas le labourer pour préserver la biodiversité du sol notamment. Chaque automne, j’apporte des matériaux organiques et tout ce dont le sol a besoin. » Les efforts de Murielle Forgard finissent par payer puisqu’elle a réussi à redonner une valeur agronomique à sa terre où elle cultive des légumes de saison, des tomates aux courgettes en passant par les oignons. « Je fais même des légumes de Martinique ! » sourit-elle.

Plus que sa technique agricole, l’ADIE a attribué le prix de la transition écologique inclusive au Jardin de Maé dans le cadre du concours Creadie pour sa façon d’impliquer les clients dans sa démarche. « Je propose des paniers sous forme de cueillette. La vingtaine d’abonnés au jardin voit ainsi la vie de l’exploitation et je peux avoir plus de temps. Chacun comprend mieux son propre impact sur ce qu’il mange. »

En parallèle, Murielle Forgard organise des ateliers pour faire découvrir les légumes et le travail de la terre. « L’ADIE a apprécié que les gens soient intégrés et concernés. » En tant que lauréate, la maraîchère a reçu un chèque de 1.000 €. « Même si cette somme est la bienvenue dans ma trésorerie, c’est surtout une reconnaissance qui m’encourage à poursuivre. L’agriculture porte son lot de difficultés face aux différents aléas, c’est un beau métier mais difficile. » D’ailleurs, si elle mûrit différents projets pour son exploitation, comme celui d’augmenter son activité consacrée aux œufs, Murielle Forgard a repris son métier de professeur de biologie et écologie dans un lycée du Territoire de Belfort pour trouver l’équilibre financier.