Hommes et chiffres

Nicolas Maisse : « Il faut se réinventer en permanence »

Arts graphiques. À Vermenton, l’imprimerie ADN poursuit son expansion malgré un marché en pleine mutation, notamment par la reprise de son principal concurrent Voluprint.

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(Crédits : JDP)

Créée en 2010 à Vermenton, l’entreprise ADN imprimeur poursuit son développement, notamment en reprenant l’activité de son concurrent Voluprint, et cela dans un contexte économique difficile pour le secteur : concurrence des imprimeries en ligne, augmentation des coûts des matières premières (+85 % pour la papier d’édition entre 2022 et 2024).

Et si l’entreprise a su se faire un nom dans le secteur, c’est avant tout, pour son fondateur Nicolas Maisse grâce à « l’alliance de la créativité et de la technique » : « Nous sommes capables d’accompagner les clients du concept jusqu’au produit fini en misant sur deux compétences complémentaires : la création graphique et l’impression ». Cette double expertise permet à l’entreprise de proposer un service complet, du logo à la plaquette commerciale, du petit au grand format et ce, au sein d’un parc technique moderne : « Nos presses numériques nous permettent de livrer des commandes en quelques heures, et l’offset reste indispensable pour les gros volumes », explique le Pdg.

Les machines sont renouvelées tous les 5 à 10 ans en fonction des dernières avancées technologiques de manière à rester à la pointe. « Aujourd’hui nos presses peuvent réaliser plus d’un million d’impression par an », ajoute le gérant. À l’heure des offres tout en ligne, l’entreprise a aussi misé sur un présence physique. Un bureau commercial et une graphiste à Dijon permettent de suivre la clientèle locale et rester réactif, tandis que la production reste centralisée à Vermenton : Aujourd’hui, ADN Imprimeur compte dix salariés et mise sur la diversification de ses compétences : « Chaque projet est unique, et notre force, c’est de pouvoir nous adapter aux besoins de chacun. C’est ce qui fait que nous sommes solides et durables ».

Fortement concurrentiel

ADN imprimerie est également confrontée au changement des habitudes de consommation, avec un CA de 911K€ en 2024, en baisse de 15,61% sur un an. « Beaucoup d’entreprises impriment moins, ou plus du tout. Il faut se réinventer en permanence et proposer de nouveaux services et de nouvelles idées. Aujourd’hui, un imprimeur qui ne fait que de l’impression classique ne peut plus tenir. Il faut être capable de proposer du conseil, de la création graphique, du grand format… Il faut être complet », souligne le dirigeant.

C’est dans ce contexte tendu qu’intervient la cessation d’activité de Voluprint. L’entreprise, fragilisée par la baisse des volumes et le départ en retraite de son fondateur, a cessé d’imprimer : « On y a vu une opportunité... et la volonté d’éviter que leurs clients se retrouvent sans prestataire, en proposant une continuité de service. » Si ADN imprimerie n’a pas repris les machines ni les locaux, elle a, en revanche, récupéré les fichiers clientèle, un modèle de reprise léger et courant dans le secteur : « Cela nous permet d’élargir notre base sans nous mettre en danger financièrement. Et surtout, c’est rassurant pour les clients. Ils conservent leurs visuels, leurs habitudes, et on peut relancer les productions rapidement. »