Hommes et chiffres

Cathy Bernardin : un parcours cousu main

Artisanat. Vivre plusieurs vies professionnelles n’a rien d’impossible. D’abord journaliste, Cathy Bernardin a rangé le micro pour miser sur le tricot en ouvrant une mercerie au cœur de Dijon.

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Cathy Bernardin se plait dans sa nouvelle vie de marchande de couleur et de bonne humeur. Nadège Hubert

L’info trafic sur l’autoroute a fait partie de son quotidien pendant huit ans. Formée à l’institut européen de journalisme à Paris, Cathy Bernardin a débuté sa carrière dans sa Côte-d’Or natale. « Ce métier a été riche de rencontres en reportage et de belles expériences à vivre » précise la trentenaire. Pourtant, bien que passionnée par le média radio, elle a opéré un virage professionnel en ouvrant, en décembre 2021, la mercerie Mimosa, dans le centre-ville de Dijon. En relevant le défi de l’entrepreneuriat, elle choisit de s’adonner à une autre passion, celle de la couture et du tricot. « J’ai commencé à 20 ans. Pendant mes études, c’était comme un exutoire. J’ai rejoint un club couture à Arc-sur-Tille. » Elle y apprend les bases de l’activité, entourée et conseillée par un groupe de femmes âgées ravies de transmettre leurs connaissances.

Sauter le pas

Plus tard, le tricot la touche comme un coup de foudre. « Ça détend sûrement aussi bien que le yoga. D’ailleurs, j’ai toujours un tricot dans mon sac, comme un doudou rassurant. » Dans une salle d’attente, dans les transports, la jeune chef d’entreprise s’adonne à son plaisir. Pourtant, vivre de ce passe-temps ne lui avait pas effleuré l’esprit, jusqu’à… « La mercerie que je fréquentais cherchait un repreneur mais je n’étais pas prête à franchir le pas. » Mais la graine était plantée et allait germer. Après de longues réflexions et une forte présence sur les réseaux sociaux, Cathy Bernardin se tourne vers l’APEC pour faire valider son projet puis profite de l’accompagnement de BGE pour créer son entreprise.

« Ma clientèle type a entre 20 et 60 ans, elle est très connectée, recherche de la qualité et sait ce qu’elle veut concevoir »

En parallèle, elle passe un CAP couture en candidat libre, pour « se sentir plus légitime. » Le sourire aux lèvres, Cathy Bernardin accueille désormais ses clients dans sa mercerie où elle vend des laines majoritairement françaises et naturelles mais aussi du tissu et des accessoires de couture. « Ma clientèle type a entre 20 et 60 ans, elle est très connectée, recherche de la qualité et sait ce qu’elle veut concevoir. » Si elle ne fait ni retouche ni confection, la mercière dispense des cours pour apprendre à le faire soi-même, accueillant une clientèle jeune et curieuse.