Valérie Bourgoin a les carpes en main
Artisanat. Après près de 30 ans de carrière dans l’éducation environnementale, Valérie Bourgoin s’est reconvertie dans la maroquinerie et utilise du cuir de carpe de Bresse.
A 55 ans, Valérie Bourgoin débute une nouvelle carrière en tant que maroquinière. Après une formation réalisée dans un atelier de Semur-en-Auxois, elle a obtenu son titre de maroquinière et sellière d’art avant de décrocher son CAP de maroquinière.
Installée à Beauvernois en Saône-et-Loire depuis juillet 2022, cette ancienne cheffe de projet en éducation environnementale dans le Jura s’appuie notamment sur sa connaissance de la pisciculture jurassienne pour apporter une touche d’originalité dans son nouveau métier.
Au sein d’une association pendant 28 ans, elle a œuvré à la valorisation des étangs jurassien dans une mission à la fois éducative et écologique. « J’ai notamment travaillé avec des piscicultrices du Jura qui transformaient les carpes des étangs en mets culinaires. En parallèle, j’ai vu un reportage sur les cuirs marins… » Quelques recherches plus tard, la jeune maroquinière elle s’y essaie à l’Atelier du Plessis.
De la carpe et des bovins
« Je collabore avec la pisciculture des Marais à Pleure dans le Jura. Tandis qu’elle prélève les filets pour les fumer ou les transformer en rillettes, elle conserve les peaux au congélateur. » Valérie Bourgoin les transporte ensuite à Lyon pour qu’une tannerie spécialisée dans le cuir de poisson les tanne et les teinte.
Un mois après, les cuirs de carpes arrivent à son atelier, prêts à être travaillés. « Les surfaces ne sont pas grandes puisque l’on ne peut avoir qu’un flanc de poisson. J’utilise donc ces cuirs pour des bijoux comme des boucles d’oreille ou en association avec d’autres cuirs pour faire des rabats de pochettes par exemple. » Ainsi, le cuir de carpe se marie au cuir bovin, d’agneau ou de chèvre mais aussi de saumon.