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Lancement du tour de France du travail pénitentiaire

Justice. Le ministre de la Justice a inauguré un tour de France du travail pénitentiaire.

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Photo d'une cellule de prison
(Crédit : Pixabay)

En se rendant le 4 avril dernier au centre pénitentiaire de Bois d’Arcy, en compagnie d’une soixantaine de chefs d’entreprise (grands groupes, PME, TPE), de structures d’insertion par l’activité économique, d’associations d’insertion, et d’aides aux victimes, le ministre de la Justice a inauguré un tour de France du travail pénitentiaire.

Dix étapes sont prévues. Son ambition est d’inciter les entreprises à faire appel au travail en détention. La formation comme le travail sont en effet de puissants vecteurs d’insertion qui réduisent fortement les risques de récidive en sortie de prison.

L’objectif de la chancellerie est de fait d’atteindre 50% de détenus bénéficiant d’une activité rémunérée d’ici 2027, contre 31% aujourd’hui. Dans cette optique, la réforme du travail pénitentiaire a instauré en mai 2022, le contrat d’emploi pénitentiaire (CEP), afin de rapprocher les conditions d’exercice du travail en détention de celles de droit commun : procédures de recrutement, contrat de travail, période d’essai, ouverture aux droits sociaux, formation professionnelle…

Le travail en prison présente plusieurs avantages pour les entreprises. L’État finance les cotisations patronales pour les assurances vieillesse et chômage et s’occupe également des démarches administratives. C’est l’administration pénitentiaire qui prend en charge les contrats d’emploi pénitentiaire, gère la paye ainsi que les déclarations aux organismes sociaux.

Le coût du travail en détention est ainsi maîtrisé puisque ce coup de pouce de l’Etat s’ajoute à un seuil minimal de rémunération qui reste à 45% du Smic, pour tenir compte des contraintes inhérentes à la détention.

Autres avantages, les locaux de production sont mis à disposition gracieusement, le service est flexible et réactif, et les possibilités d’implantation sont multiples. Aujourd’hui 314 entreprises ont choisi de faire appel à des travailleurs détenus, et s’engagent ainsi en faveur de la réinsertion, dans le cadre d’une politique RSE (responsabilité sociétale des entreprises) à la fois sur l’aspect sociétal mais aussi environnemental.

Les 600 ateliers en détention présents sur le territoire offrent de réelles capacités de stockage, et permettent en effet une production de proximité « made in France » avec un impact environnemental limité.

Le ministère de la Justice a créé en 2020 le label PePs (Produit en prison), qui met en avant l’aspect écologique d’une production de proximité.

Ce label valorise les acteurs – entreprises concessionnaires, structures de l’insertion par l’activité économique, service de l’emploi pénitentiaire – qui permettent à des personnes détenues de travailler et d’acquérir des compétences valorisables à l’issue de leur période de détention lors de leur retour à l’emploi.

Les organisations labellisées sont contrôlées et s’engagent à proposer des produits réalisés dans des conditions éthiques et responsables.

Aujourd’hui, 23 entreprises sont désormais labellisées PePs. Afin de faciliter les démarches des entreprises, l’administration pénitentiaire a mis en place un réseau de référents régionaux, ainsi qu’un site internet dédié à cette activité www.travail-prison.fr, qui propose une cartographie des lieux d’activité du travail pénitentiaire aux employeurs à la recherche d’informations sur les lieux d’activité, les capacités de production et les caractéristiques des ateliers.