Ils sont deux communicants aux expertises complémentaires : l’une, « fonceuse », s’occupe des stratégies et des conseils en communication, des relations presse ou du travail de rédaction, quand l’autre, « posé », gère la photo, la vidéo ou le motion design. Pourtant, lorsqu’ils se rencontrent pour la première fois, il y a trois ans, Aline Marchand est cliente de Franck Lansiaux, alors gérant de sa propre boîte de communication intitulée « Drawn’Artis ». « Je cherchais un prestataire et suis entrée en contact avec lui, témoigne celle qui a toujours suivi la communication comme le fil conducteur de sa carrière. On a fait plusieurs collaborations pour se tester et ça s’est tellement bien passé qu’on s’est retrouvés à se dire qu’on bossait super bien ensemble ». Rapidement, l’idée de s’associer émerge : Aline quitte son emploi pour rejoindre la structure de Franck, qu’ils recréent de zéro. « C’est tout un cheminement différent, mais c’est un saut dans l’inconnu que nous avons fait en toute sérénité », explique Aline, « pourtant notre expert-comptable nous a précisé que ce serait un engagement pire que le mariage ! », rit Franck.
Nouveau départ
Pour les deux acolytes, tout commence en octobre 2022 avec la création de leur SAS commune : Franck en est le président et Aline la directrice générale, « il ne s’agit que d’un titre légal et obligatoire ; en réalité nous avons chacun exactement la même part de l’entreprise et le même pouvoir décisionnel. On se parle beaucoup », précise le vidéaste formé aux Gobelins à Paris. « On a choisi de garder le nom Drawn’Artis tout d’abord car il nous convenait, mais aussi car nous voulions éviter une cassure directe, indique Aline. Ça a du sens : « drawn » signifie dessiner, élaborer ; et « Artis » est un prénom (celte, ndlr) qui signifie « ours », portant les valeurs de l’efficacité, de l’honnêteté, et doté d’excellentes capacités de communication ».
Nous ne sommes pas inquiets par le développement de l’IA : on veut rester dans le vrai, les effets spéciaux ça gave les gens.
Ce sont justement des valeurs communes qui lient les deux sportifs – Aline est championne de judo, Franck est champion de kayak – qui défendent le goût à l’effort et l’envie de se dépasser, toujours vers la poursuite du bonheur. « On ne se battra pas pour avoir de l’argent mais on se battra pour être heureux, lance Franck Lansiaux. Dans nos métiers, si on court après le pognon, ça peut vite devenir l’usine ; le plus important pour nous c’est de continuer à être passionnés. On ne bossera jamais pour des gens qui n’ont pas les mêmes valeurs : on sait ce qu’on veut ».
Dans cette logique, Aline Marchand et Franck Lansiaux placent la relation avec le client au cœur de leurs travaux. « Il ne s’agit jamais d’un rapport classique entre un prestataire et son client : on porte leurs projets comme si c’étaient les nôtres. On aime mettre en lumière les autres, les produits, les choses qui se font et qui sont de qualité, résume Aline Marchand. Nous avons aussi décidé de mettre en avant deux projets “coup de cœur” par an. Ceux-ci sont des projets gratuits, sur lesquels nous travaillons de manière bénévole. Franck et moi en choisissons un chacun et le but est de permettre à des structures – notamment associatives – de profiter d’une communication professionnelle sans contrainte de coût ».
Vers un long chemin
Pour le duo de communicants qui offre des prestations diverses - stratégie et conseil en communication, contenus éditoriaux, création graphique, vidéo reportage, clip d’entreprise, film publicitaire, interview, motion design, captation d’événements, relations presse et photographie -, surtout destinées à une clientèle professionnelle, notamment industrielle, l’aventure ne fait que commencer. « On a passé la première phase, l’idée c’est d’aller plus loin », ambitionne Franck. Après un an et demi de travail commun, « on fonctionne très bien, constate Aline. C’est peut-être dû à notre âge, à la mixité… »
Les deux compères multi-casquettes voient en tout cas l’avenir avec calme et espoir, mais envisagent d’agrandir l’équipe. « On a déjà un listing de personnes ressource que l’on sollicite de temps en temps, mais on aimerait engager quelqu’un d’autre », annonce la judokate, « il va forcément falloir déléguer si on veut se développer », complète son associé. Pour l’heure, Aline et Franck semblent profiter pleinement de leur activité, malgré la menace d’une intelligence artificielle en constante amélioration. « Nous ne sommes pas inquiets par le développement de l’IA : on veut rester dans le vrai, les effets spéciaux ça gave les gens », estime Franck. « Dans nos métiers, il faut de toute façon avoir envie de s’adapter, d’être curieux, de monter en compétence en se formant constamment, rappelle Aline. On doit sans cesse démontrer la qualité de notre travail et l’intérêt pour le client de travailler avec une agence professionnelle ».