Dominique Vérien est aussi présidente de la Délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, et incarne le nouveau visage de la lutte pour le droit des femmes au Parlement. Alors que le Sénat a voté la constitutionnalisation du droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), la sénatrice de l’Yonne ne baisse pas la garde.
Pour l’ancienne maire de Saint-Sauveur-en-Puisaye, il n’a jamais été aussi impérieux d’intensifier le combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes car, selon elle, le constat est sans appel. « Partout dans le monde, le droit des femmes régresse. Partout où l’on veut interdire l’IVG, on s’attaque par la même occasion au droit à la contraception », assène sans ambages celle qui préside la « délégation » depuis octobre dernier. « En France, le sexisme ne recule pas, bien au contraire, il augmente, en particulier chez les jeunes, sous l’influence des indécrottables et de la culture banlieue qui revendique cette inégalité. » Ingénieure en travaux publics - un secteur traditionnellement masculin où les clichés machistes ont la vie dure - la Centriste imaginait néanmoins s’emparer des problématiques liés à la ruralité et à l’aménagement du territoire lorsqu’elle fut envoyée au Palais du Luxembourg à la faveur d’une élection partielle.
« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. » Jean de La Fontaine.
C’est en intégrant la Délégation aux droits des femmes qu’elle a découvert l’ampleur de la tâche, s’investissant sans relâche. La lutte contre les Violences intrafamiliales (Vif) sera son premier cheval de bataille au sein de la Commission des lois. Puis contre les violences sexistes et sexuelles. À ce titre, elle pointera le défaut de formation des services de Gendarmerie, de Police et des travailleurs sociaux qui les empêche d’évaluer correctement les situations à risque.
« Aujourd’hui, des pôles Vif sont en train d’être mis en place dans toutes les juridictions », précise-t-elle. Elle obtient, par ailleurs, des avancées significatives, voire décisives, pour éloigner les hommes violents de leurs victimes. « L’ordonnance de protection immédiate doit être adoptée dans les tous prochains jours. » Aux dires de ses proches collaborateurs, la Poyaudine est une travailleuse infatigable. Et pour cause. « Je suis entrée en politique pour changer les choses et j’ai la conviction que nous avons la capacité de faire bouger les lignes. »
À celles et ceux qui lui rétorqueraient que sa lutte est une lutte d’arrière-garde, fataliste, mais déterminée, Dominique Vérien rétorque sans équivoque. « Notre combat de demain sera de reconquérir tout ce que nos mères ont gagné pour nous. Il va falloir se battre pour ça ! ». La lutte ne fait que commencer.