
Dossier Formation : Gen Z, IA, attractivité de l’apprentissage : la formation en trois questions
Le Journal du Palais a recueilli l’avis de différents acteurs de la formation de la région sur ces thématiques.
Le Journal du Palais a recueilli l’avis de différents acteurs de la formation de la région sur ces thématiques.
SmartCAMPUS by CCI
Parmi les écoles chapeautées par la CCI Métropole de Bourgogne, SmartCAMPUS by CCI est une école spécialisée de l’enseignement supérieur en alternance qui accompagne chaque année plus de 450 entreprises dans le recrutement de leurs alternants (vente, commerce achats, e-commerce, marketing digital, distribution, RH, gestion, assistanat, et qualité). Au total, 17 diplômes proposés sur quatre campus (Beaune, Chalon-sur-Saône, Dijon et Mâcon).
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?

Il convient d’être prudent sur les aides puisque le décret d’application est toujours attendu. L’aide de 6 000 € encore en vigueur en 2024 devrait être revue à 5 000 € pour les entreprises de moins de 250 salariés. Pour les grandes entreprises, elle ne devrait pas dépasser 2 000 €. Cette aide est valable pour tous les contrats d’apprentissage sans distinction de niveau ou de domaine de formation, contrairement à ce qui avait été envisagé pendant un temps. Alors évidemment, 1 000 € en moins sur un an, ça représente une certaine somme pour une entreprise. Mais le coût net global d’un contrat en apprentissage dans une PME ou TPE reste tout à fait intéressant pour une entreprise. Il reste même très avantageux, à le comparer avec un stage long. Globalement, pour une entreprise, la baisse des aides représente à peine plus de 80 € par mois sur un contrat d’apprentissage de 12 mois, ce qui ne devrait pas constituer un frein trop important. Dans les grandes entreprises, on peut imaginer que la baisse des aides aura pour effet de diminuer un peu les volumes globaux d’apprentis. Mais l’apprentissage est ancré dans la culture de ces grands groupes et demeure l’une des sources privilégiées de recrutement de leurs jeunes recrues. Ici, il n’y a pas que l’aspect financier qui compte pour l’entreprise. À noter enfin que l’aide de 6 000 € est maintenue pour les recrutements des personnes en situation de handicap.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
Les chefs d’entreprises et les écoles comme les nôtres n’ont pas d’alternatives et sont obligées de s’adapter à l’évolution des générations, d’autant qu’il faut bien mettre en évidence que nous commençons à subir sérieusement les effets de la baisse de la natalité des années 2000. Les entreprises ont des difficultés à recruter. Et quand elles parviennent à recruter, elles ont du mal à fidéliser leurs jeunes recrues, plus volatiles que leurs aînés.
Pour intégrer et fidéliser ces jeunes, nous devons mieux appréhender la façon dont ils fonctionnent et adapter nos façons de faire… Nos candidats en apprentissage sont de plus en plus nombreux à ne jamais écouter leur message téléphonique et ne rappellent donc pas un éventuel employeur qui leur fixe un rendez-vous. Je suis surpris de constater qu’un jeune apprenti en entreprise va voir son tuteur pour lui parler des opportunités professionnelles qu’il identifie à la concurrence, et lui demander des conseils alors même qu’il est en emploi dans une entreprise qui veut le garder. C’est une façon un peu « débridée » et tout à fait transparente de fonctionner des nouvelles générations, et nous devons nous y adapter.
Nous avons profondément modifié nos processus de recrutement sur nos diplômes, en plaçant chaque jeune au centre du dispositif d’accompagnement. Quand nous mettons des jeunes en relation avec des entreprises pour un contrat d’apprentissage, nous travaillons très en amont avec l’entreprise sur les missions, le cadre d’accueil, les conditions de travail… Les jeunes sont aujourd’hui davantage attirés par des conditions globales de travail que par le seul critère de la rémunération. Il convient donc « d’habiller la mariée » et de « vendre l’entreprise »…
En formation, notre mission consiste à concilier les objectifs d’une entreprise aux aspirations d’une jeunesse exigeante. Et rien n’est mieux, à mon sens, que de susciter la convoitise des jeunes en faisant témoigner d’autres jeunes qui ont réussi et qui sont des ambassadeurs de leurs entreprises comme de nos diplômes. Ils parlent le même langage. Ils se comprennent. Les étudiants peuvent ainsi se projeter.
Nous faisons participer les entreprises aux cas d’application en formation. Très tôt dans leur formation, les jeunes sont confrontés, en groupe « projet », à des professionnels qui leur soumettent des problématiques d’entreprises. Je citerai des briefings sur un besoin en particulier qui donnent lieu à des réflexions, des brainstormings et des travaux en mode projet. Les jeunes se sentent « investis » et appréhendent ce qui sera leur quotidien professionnel après la formation.
La crise sanitaire et le confinement ont eu un impact fort sur les jeunes, actuellement en construction de leur avenir professionnel. Paradoxalement, on dit que nos jeunes sont « hyper-connectés », mais quand on a l’occasion de discuter « en off » avec eux, je me rends compte que beaucoup sont assez « esseulés », qu’ils manquent de contacts inspirants, de références, de liens… Dans nos écoles, nous passons beaucoup de temps avec chacun de nos jeunes et instaurons des moments privilégiés d’échanges. Il faut, avec eux, savoir parler un peu d’autre chose que de leur progression pédagogique et de leurs résultats. Savoir aller sur d’autres terrains et identifier les freins à leur épanouissement. Parler de leurs activités extra-professionnelles, de sujets de société, de leurs projets personnels. Ces jeunes sont nos futurs collaborateurs, nos futurs clients, nos futurs partenaires. C’est aujourd’hui que nous devons leur donner confiance, leur témoigner de la considération, les aborder comme de futurs professionnels et leur permettre ainsi de se projeter dans une entreprise et une carrière.
Nous ne pouvons plus, dans nos écoles, nous permettre d’avoir un discours descendant. Ça ne fonctionne plus. Nous devons, avec nos jeunes, instaurer très tôt une relation de professionnel à professionnel, ce qui n’empêche pas de fixer un cadre et de le faire respecter, tant qu’on est en mesure de l’expliciter. Et de leur faire comprendre qu’il y a un cadre dans les entreprises, et que chacun peut y évoluer et apporter son individualité de façon positive.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
L’IA, à ses débuts, était une nébuleuse. Tout le monde en parlait sans vraiment la définir. Rappelons que ChatGPT n’a pas plus de trois ans d’existence et qu’il est déjà très utilisé, notamment par nos étudiants, qui y ont eu recours bien avant nous, pour des rapports de stage, des mémoires de fin d’études, des lettres de motivation, des traductions en langue étrangère, etc.
70 % des répondants de l’enquête réalisée par LaborIA en 2023 « Usages et impacts de l’IA sur le travail, au prisme des décideurs » et 250 décideurs révèle que les systèmes d’IA ont un impact réel sur l’évolution des compétences et des savoir-faire.
La première de nos problématiques a été d’adapter nos exigences pédagogiques afin d’empêcher nos étudiants d’avoir recours systématiquement à l’IA sans mieux essayer de réfléchir par eux-mêmes. Les prestations à l’oral reprennent donc une place importante dans la manière dont nous évaluons leur progression. Mais aujourd’hui, nous devons intégrer l’IA comme un outil pédagogique parmi tant d’autres, et notre action consiste à apprendre à nos étudiants à l’utiliser à bon escient. L’IA leur permet, par exemple, d’obtenir des livrables sur le développement d’un projet, une étude de concurrence ou encore un rapport d’étonnement sur un sujet d’entreprise. La vraie valeur ajoutée de l’IA, c’est quand on apprend à nos étudiants à nourrir leur demande de leur propre expérience et de leurs connaissances. Nous devons leur apprendre à l’utiliser et à en faire un outil complémentaire à leur « propre intelligence ».
Pour nos écoles, l’IA est aussi un formidable moyen de gagner du temps et d’optimiser nos processus. Nous travaillons actuellement à l’utilisation de l’IA comme correcteur de tests de sélection ou de partiels. Puisque nos étudiants sont en apprentissage dans des secteurs et sur des fonctions extrêmement variés, nous utilisons l’IA pour obtenir des données sectorielles et des méthodologies d’étude précises à chacune de leur problématique. Nos chargés de la relation entreprise sont ainsi mieux armés pour les accompagner dans leur entreprise. Nous accompagnons aussi nos formateurs à l’utilisation de l’IA dans le développement de leurs cours et les évaluations de nos étudiants. Nous organisons des séminaires sur le sujet à leur intention.
Enfin, CCI Formation (notre organisme de formation continue pour les salariés d’entreprise) a mis en place tout un programme de formations sur le digital et le numérique, et en particulier sur les usages de l’intelligence artificielle en entreprise, afin que les salariés puissent être formés aux applications de l’intelligence artificielle dans leurs missions au quotidien.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
Dans nos écoles, nous travaillons sans cesse à adapter notre offre et nos outils pédagogiques aux besoins des entreprises et aux aspirations des jeunes.
En 2025, l’ESADD, déjà bien implantée à Dijon depuis son ouverture en 2019, inaugurera une antenne à Montbéliard, dans les locaux de la CCI Saône-Doubs, pour son Bachelor de designer numérique.
Chez SmartCAMPUS, nous poursuivons le déploiement en apprentissage de nos BTS, Bachelors et Mastères dans les domaines du commerce et de la gestion. Un Master de Manager des Ressources Humaines et un Master de Manager de Centre de Profit (aussi bien pour les enseignes de la distribution spécialisées que pour les postes polyvalents de développement dans les PME) verront le jour sur Dijon en septembre. Un Bac+2 d’attaché commercial, sur Mâcon et Dijon, sera mis en place, avec une option pour les métiers de la banque et une option sur le social selling, promouvant les outils de vente par le biais des réseaux sociaux.
Au CFA de l’Auto, nous adaptons notre offre à la transition du secteur de la mobilité au sens large, en acquérant des véhicules électriques (voitures, motos, camions) et en mettant l’action sur nos BTS, dont nous souhaitons augmenter les effectifs. Un partenariat avec CAR AVENUE (BMW/Mini) est en cours de signature, pour favoriser la formation des jeunes en apprentissage, mais aussi la formation in situ de nos formateurs aux évolutions des métiers.
À travers ces évolutions et ces nouveaux projets, nous réaffirmons notre engagement à proposer des formations toujours plus en phase avec les réalités du marché et les attentes des jeunes. En misant sur l’innovation pédagogique, l’apprentissage et des partenariats stratégiques, nous préparons nos étudiants aux défis de demain et leur offrons toutes les clés pour réussir dans leur futur métier.
Geiq Industrie 21
Geiq Industrie 21 est un groupement d’employeurs qui met à la disposition d’une ou plusieurs entreprises adhérentes, des salariés expérimentés à temps partagé ou des salariés souhaitant acquérir au terme d’un parcours en alternance un diplôme ou une certification de niveau supérieur. Défi 2 Conseil propose aux dirigeants des solutions pour le développement des entreprises, en matière de droit social, ressources humaines, management, QHSE et développement industriel. Les deux structures émanent de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (Uimm) 21.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?

Embaucher des apprentis reste une démarche particulièrement attractive pour les entreprises. Grâce à des initiatives innovantes, comme la création de notre entreprise de travail temporaire dédiée, GENI, les entreprises peuvent mieux connaître les candidats afin de sécuriser leur recrutement en apprentissage. Ce dispositif permet de répondre aux besoins spécifiques des entreprises, notamment dans les secteurs en tension qui peinent à recruter des profils qualifiés.
De plus, l’apprentissage demeure un levier clé pour former des talents adaptés aux réalités du terrain. Les entreprises utilisatrices du GEIQ Industrie 21 bénéficient d’un accompagnement complet grâce à l’équipe du GEIQ, qui prend en charge la majorité des procédures RH. Cela leur permet de se concentrer sur leur cœur de métier tout en investissant dans l’avenir de leur secteur.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
L’intégration et la fidélisation de la Génération Z représentent un défi majeur pour de nombreuses entreprises. Chez Défi 2 Conseil, nous avons développé des solutions concrètes pour répondre à ces enjeux. Nos accompagnements et formations en cohésion d’équipe, en sécurisation des recrutements, en RSE et en marque employeur sont spécifiquement conçus pour attirer et engager les jeunes talents. Ces thématiques permettent aux entreprises de construire un environnement de travail aligné sur les attentes des nouvelles générations, notamment en termes de valeurs et de culture d’entreprise.
84.800 C’est le nombre de contrats de professionnalisation qui, à fin novembre 2024, ont commencé depuis le début de l’année, soit une baisse de 23,5 % sur un an. Le nombre de nouveaux contrats se réduit de 28,2 % pour les moins de 26 ans et de 19,3 % pour les 26 ans ou plus.
Par ailleurs, nous intégrons systématiquement le dispositif Process Communication dans nos accompagnements, une méthode qui aide les dirigeants et les équipes à adapter leur communication en fonction des profils individuels. Cela se révèle essentiel pour établir un dialogue constructif et fidéliser durablement les collaborateurs, en particulier ceux de la Génération Z, qui recherchent des relations authentiques et un réel sens dans leur travail.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
L’intelligence artificielle est aujourd’hui une composante incontournable de la transformation des entreprises, et nous avons intégré cette réalité dans notre offre de formation. Elle permettra en effet d’optimiser le temps de travail des collaborateurs. Chez Défi 2 Conseil, nous avons développé un module dédié à l’IA, spécifiquement pensé pour répondre aux besoins des entreprises industrielles. Cette formation permet aux industriels de mieux comprendre les opportunités qu’offre l’IA, de maîtriser ses applications concrètes et d’accompagner leur transition technologique. Notre objectif est de fournir des outils pratiques et adaptés aux défis spécifiques de l’industrie, tout en aidant les entreprises à rester compétitives dans un environnement de plus en plus digitalisé.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
Défi 2 Conseil est en constante évolution pour répondre aux besoins du marché et des entreprises industrielles. Récemment, nous avons enrichi notre offre avec le lancement du CQPM Technico-commercial, une certification qui permet de former des professionnels capables d’allier compétences techniques et aptitudes commerciales. Ce diplôme répond aux attentes des entreprises industrielles qui recherchent des profils polyvalents pour accompagner leur développement.
Par ailleurs, nous avons renforcé nos actions d’accompagnement auprès des dirigeants en intégrant le dispositif Process Communication Model dans nos formations. Cette méthode, axée sur la compréhension des dynamiques interpersonnelles, aide les leaders à mieux gérer leurs équipes, à améliorer la communication interne et à renforcer la cohésion au sein de leur organisation. Elle permet également de prévenir les comportements sous stress, améliorant ainsi la qualité des relations professionnelles et la performance collective.
1.036.800 C’est le montre de personnes en contrat d’apprentissage à fin novembre 2024, dont 842.800 qui ont commencé signé leur contrat au cours de l’année, soit une augmentation de 2,4 % sur un an (+2,5 % pour les contrats du privé et -0,7 % pour ceux du public). L’effectif global de l’apprentissage est en hausse de 1,8 % par rapport à fin novembre 2023 (+1,5 % pour les formations de l’enseignement secondaire et +2 % pour les formations de l’enseignement supérieur). [1]
Notre École de Production Industrie, qui a accueilli sa première promotion en septembre 2023, étoffe ses parcours en proposant deux nouveaux diplômes à partir de la rentrée 2025. Un Bac Professionnel TRMP (Technicien en Réalisation de Produits Mécaniques) pourra accueillir douze élèves issus de seconde générale ou d’un CAP, tel que le CAP CIP, déjà dispensé par l’EDPI21. Ce Bac Pro en 2 ans permet aux élèves de développer des compétences pointues en usinage de pièces à l’aide de machines à commande numérique. Un deuxième CAP en Électricité, spécialité Tableautier, sera également proposé aux élèves de 15 à 18 ans, avec une spécialité industrielle. Basés sur la pédagogie du « faire pour apprendre », ces nouvelles sections permettront de former les industriels de demain aux métiers en tension sur le territoire.
l’Afpa
L’alternance à l’Afpa est accessible via deux dispositifs : l’apprentissage, pour les jeunes de 16 à 29 ans révolus ou le contrat de professionnalisation, pour les jeunes de 16 à 25 ans et les demandeurs d’emploi de 26 ans et plus
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?

Je pense que oui. D’abord, même réduite, l’aide reste intéressante et, de toute façon, le fait d’embaucher des apprentis est toujours quelque chose d’intéressant pour une entreprise, car cela permet d’avoir des personnes formées et adaptées aux besoins de l’entreprise. Et puis l’apprentissage signifie l’arrivée de jeunes, qui ont parfois une vision différente et qui bousculent les organisations, ce qui est positif !
De plus, l’apprentissage permet aux entreprises d’anticiper leurs futurs besoins. Aujourd’hui, on sait qu’on a une pyramide des âges avec beaucoup de départs à la retraite, et c’est un moyen d’intégrer de nouveaux profils tout en transférant le savoir. L’établissement apporte le savoir théorique, mais c’est la structure de l’entreprise qui entre en jeu et permet une meilleure transmission des savoirs internes – ce que l’organisme de formation ne peut pas transmettre, car cela est lié à la culture d’entreprise, au produit que l’entreprise fabrique. Dans ce cas, le tuteur transmet ce savoir-faire. Quand on est sur des personnes qui vont partir à la retraite, cela permet de faire perdurer ce savoir. Prenez les artisans, qui possèdent des savoir-faire spécifiques. L’organisme de formation peut fournir aux jeunes tout ce dont ils ont besoin pour acquérir le métier, mais l’entreprise apporte le « vernis » final.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
Ce sentiment n’est pas nouveau ! Le fait que les anciens trouvent que les jeunes ne savent pas, c’est un peu toutes les générations. Par contre, ce sont des jeunes qui vont plus vite, qui veulent effectivement des choses différentes, et je pense qu’en fait, pour intégrer, il faut accompagner les deux : les jeunes pour aller vers l’entreprise et du coup en avoir les codes, mais il faut aussi accompagner les tuteurs.
À l’Afpa, on travaille à la fois sur l’accompagnement et sur la formation. Pour moi, c’est moins un problème de formation (car la formation c’est le savoir-faire technique) qu’un problème d’accompagnement. Pour parer cela, on a mis en place une journée d’accueil des apprentis qui rentrent tous la même semaine. Ça nous permet de travailler cette forme d’accompagnement. On va travailler sur la mixité, on va travailler sur la diversité, toutes ces choses qu’en plus ils aiment bien et donc ils adhèrent. Et c’est dans le programme de cette année, on fera des webinaires à la même semaine à l’attention des tuteurs. Cela permettra un échange entre eux de manière à mettre en place tout de suite le trinôme : salarié apprenti, organisme de formation et tuteur. Et là, on pourra aborder ces questions. Par exemple, sur la demande de rééquilibre entre vie pro et perso, il faut aussi accompagner les employeurs à entendre certaines choses. Il y a des secteurs d’activité où ils n’ont pas encore pris complètement cette mesure-là. C’est là où il faut accompagner dans les deux sens. À un moment donné, dire aux jeunes « OK, tu as ta vie perso, c’est bien, mais il y a des codes et il faut les respecter », et puis à l’entreprise qu’il y a un cadre en apprentissage, on est sur des jeunes qui peuvent avoir 16 ans, donc il y a aussi les règles du code du travail.
Des choses auxquelles ces jeunes sont sensibles, ce sont la marque employeur, les valeurs et le projet de l’entreprise. Ces jeunes ont besoin de mettre du sens dans le travail. Ils ne viennent pas à l’Afpa par hasard, ils le disent tous dans les entretiens.
L’IA est désormais incontournable. Comment est elle appréhendée dans vos formations ?
Notre ingénierie pédagogique a mis en place des groupes de travail sur les usages de l’IA dans le cadre de l’ingénierie pédagogique et la production de ressources. Aujourd’hui, on parle de plus en plus de parcours individualisés. L’IA est un super outil pour faire des parcours individualisés et pour faire des outils pédagogiques qu’on va adapter aux personnes. Par exemple, quand nous recrutons un apprenti, nous devons faire un bilan de positionnement, c’est-à-dire vérifier les prérequis par rapport aux besoins spécifiques de la personne. Nous en sommes à ce stade-là ; nous travaillons déjà sur nos outils de positionnement au regard des référentiels et comment utiliser l’IA pour être plus précis dans les questionnements. Après cette phase, nous verrons comment intégrer l’IA dans les différents métiers de la formation et nous permettre aussi de voir ce dont la personne a le plus besoin. Nous travaillons déjà sur nos outils de positionnement au regard des référentiels et comment utiliser l’IA pour être plus précis dans les questionnements. Après cette phase, nous verrons comment intégrer l’IA dans les différents métiers.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
C’est ce dont je parlais auparavant : depuis l’année dernière, nous faisons cinq entrées par an, avec tous les apprentis à la même date, quelle que soit la formation. Cela nous permet de créer un premier collectif, de travailler comme je vous l’ai dit avec les tuteurs, de mettre en place les bons réflexes à acquérir dans l’entreprise, puisque c’est presque un tronc commun pour les jeunes qui démarrent.
Nous avons lancé un diplôme de technicien supérieur de maintenance industrielle, option hydrogène, sur Belfort, et du tuyautage à Montceau-les-Mines. Et c’est un peu prématuré d’en parler, mais nous réfléchissons à une offre qui permettra de former sur tous les territoires aux métiers de l’assistanat grâce au distanciel.
Bâtiment CFA BFC
Bâtiment CFA BFC Centre de formation régional multi-sites aux métiers du bâtiment de la région, du TP au second oeuvre et à la domotique, génie civil ou métiers du bois.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?
Les aides à l’apprentissage, du dispositif « 1 Jeune, 1 Solution », sont destinées à aider les employeurs à couvrir une partie du salaire de l’apprenti et à encourager le développement de l’apprentissage dans différents secteurs d’activité. Notre offre de services est un avantage pour l’entreprise : Nous facilitons les démarches administratives (mise en relation entre les candidats et les entreprises, rédaction du contrat d’apprentissage et de la convention de formation, dépôt des documents auprès des opérateurs de compétence…) depuis notre plateforme régionale, joignable au 03 72 61 26 12, du lundi au jeudi de 8 h 30 à 17 h 30 (vendredi, fin 16 h 00). Ces services sont proposés gratuitement.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
L’intégration au Bâtiment CFA BFC passe par un accompagnement structuré et spécifique à chaque étape du parcours. Ce soutien vise à garantir la réussite de la formation.
En amont de la formation : Chaque site de formation a sur place un promoteur de la formation professionnelle, chargé des relations entreprises. Ils proposent un accompagnement des entreprises souhaitant recruter un apprenti. Chaque candidat est reçu en entretien de positionnement individuel afin de valider son entrée en formation. Suite à cet entretien, les promoteurs de la formation professionnelle proposent aux entreprises des mises en relation avec ces candidats.
Pendant la formation : Deux types d’accompagnements sont proposés :
Un accompagnement par les formateurs : Ces derniers assurent un suivi pédagogique régulier et personnalisé en fonction des besoins de chaque apprenant. Ils veillent à ce que l’apprentissage soit adapté au rythme et aux spécificités de chacun.
Un accompagnement par l’équipe administrative : Tout au long de la durée du contrat, les équipes administratives restent à l’écoute des entreprises.
Nous proposons également un accompagnement spécifique : un médiateur référent TH.
Pour les apprenants en situation de handicap : Un médiateur référent TH (Travailleurs Handicapés) est désigné. Ce professionnel intervient pour offrir un soutien spécifique, en aidant à la gestion des éventuelles difficultés rencontrées pendant la formation. Le médiateur s’assure que l’apprenti bénéficie des aménagements nécessaires et accompagne l’entreprise dans la mise en œuvre de ces aménagements.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
Dès septembre 2025, notre offre de formation s’élargit et proposera le BTS Bâtiment et le bac pro Technicien menuisier-agenceur. Afin de s’adapter à tout type de public, nos sites de formation sont en mesure de proposer des contrats plus longs. Des accompagnements spécifiques sont mis en place (RQTH, FLE...). Nous sommes en entrées permanentes et accueillons tous les nouveaux apprenants tout au long de l’année, de janvier à décembre.
Nous formons à plus de 50 diplômes Bâtiment par Apprentissage et Formation Professionnelle Continue, du CAP au Bac+3.
Le Centre universitaire catholique de Bourgogne
Le Centre universitaire catholique de Bourgogne (CUCDB) est associé à l’Université catholique de Lyon et propose quatre départements de formation supérieure dont le Diiage, département d’ingénierie informatique appliquée, en deux parcours : développement et infrastructures des réseaux.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?
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Les PME, en particulier celles qui se trouvent dans une situation économique instable, ont tendance à analyser plus précisément les coûts liés à l’apprentissage, ce qui a conduit à une baisse du nombre d’employeurs potentiels intéressés par les apprentis. Nous avons davantage de retours négatifs. Cependant, je ne dis pas que ce n’est forcément lié qu’à cela, car un autre élément à prendre en compte est l’augmentation du nombre d’apprentis : on a dépassé le million au lieu des 400 000 qu’on avait il y a quatre ans. Pourtant, en France, le tissu économique, ou du moins l’écosystème autour du numérique, le secteur spécifique de la Diiage, n’a pas changé à ce point.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
Nous travaillons beaucoup en synergie avec les entreprises. Cette problématique de la Génération Z, nous l’avons en quelque sorte « gommée » en nous préoccupant des attentes des entreprises et en travaillant en grande proximité avec nos tuteurs. Par exemple, nous avons des comportements, exigences et volontés peut-être différents de ceux des générations précédentes, mais nous avons choisi d’encadrer beaucoup plus nos étudiants face à cela.
Notre méthode de travail est projet-centrée et basée sur le travail en équipe. Toute la formation repose sur ce concept : l’apprentissage se construit par équipes et projets. L’étudiant est donc formé dès le départ à la dimension relationnelle avec les autres. Nous ne valorisons pas l’individualisme, mais un travail collaboratif constant.
Nous avons intégré des méthodes de travail issues de l’entreprise, par exemple, une réunion quotidienne pour faire un point sur les tâches accomplies, les tâches à venir, les préparations pour les intervenants, etc. Cette structure cadre l’apprentissage et évite l’individualisme.
Nous utilisons aussi des encadrants issus de l’entreprise pour la partie « comportement », leur expérience aidant les jeunes à mieux réussir leur apprentissage. Nous nous concentrons sur leur capacité à communiquer. Après chaque projet, une analyse rétrospective permet à l’étudiant de devenir acteur de sa formation en identifiant comment améliorer ses méthodes de travail.
Enfin, des chefs de projet d’entreprise interviennent pour incarner la gestion de projet dans la formation. Ainsi, si un étudiant rencontre une difficulté, il peut faire appel à un expert pour trouver des solutions, évitant ainsi le modèle « fais comme ça parce que c’est comme ça ». Cette notion de hiérarchie, avec des référents, est bien acceptée par les étudiants, ce qui facilitera leur entrée dans le monde professionnel.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
L’IA est arrivée de manière trop brusque dans les écoles de niveau lycée, ce qui fait que les étudiants arrivent avec une déformation : ils cherchent à faire produire le résultat par l’IA, qui le fera à leur place. Nous leur expliquons qu’effectivement, l’intelligence artificielle doit être mise en contribution, mais pourquoi ? Parce qu’en fait, elle va nous permettre de faire mieux. Donc, ici, le but n’est pas de produire un résultat, mais d’être capable d’expliquer le parcours et de se servir de l’IA générative pour s’assurer qu’on a bien maîtrisé le processus. Dans notre approche, on apprend aussi aux étudiants à s’en servir pour optimiser leur travail. On va prendre les conseils de l’IA, ou pas d’ailleurs, pour arriver à améliorer les résultats.
On ne « prend » pas des étudiants dans nos formations, on leur demande de savoir s’ils veulent venir chez nous. C’est une énorme différence !
MICHEL GIRARD – CUCDB
Par ailleurs, nous travaillons avec des sociétés qui développent des applications avec l’IA. Nos étudiants vont aller développer ces applications, mettre en place des sécurités, etc., qui permettront aux salariés de l’entreprise d’utiliser l’IA. Dans ce cas-là, on ne sert pas de l’IA générative : on est sur de l’IA intégrée à notre système informatique. C’est le deuxième aspect d’utilisation chez nous.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
Notre actualité, c’est en fait le fondement de notre façon de former : on ne « prend » pas des étudiants dans nos formations, on leur demande de savoir s’ils veulent venir chez nous. C’est une énorme différence ! C’est pour cela qu’on ne recrute personne sans immersion, c’est-à-dire que lors des journées d’immersion, nos portes sont ouvertes. Les étudiants peuvent librement assister à tous les cours, épreuves, TD, TP, soutenances... Tout le monde peut venir : futur étudiant, étudiant déjà engagé dans un cursus, salarié… Nous étudions tous les projets professionnels !
CESI
Née à la fin des années 1950, CESI est la première structure à proposer dès 1989, un parcours ingénieur en apprentissage. L’école compte à ce jour plus de 8.400 diplômés sur ses différents campus.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?
Malgré le contexte de revue à la baisse des aides à l’embauche pour les entreprises et des niveaux de prise en charge des formations, le recrutement d’apprentis reste attractif. Il s’inscrit dans une véritable stratégie de pré-recrutement pour les entreprises. Les jeunes talents mettent en pratique toutes les connaissances acquises au cours de leur formation, tout en développant une très forte culture d’entreprise en intégrant ses valeurs, ses codes et ses savoir-faire. C’est donc un investissement gagnant à moyen terme !
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?

Pour aider les entreprises à intégrer et fidéliser la génération Z, CESI a mené, en collaboration avec Ipsos, une enquête auprès de 1.000 jeunes âgés de 18 à 28 ans et de 405 chefs d’entreprise. Les résultats révèlent des divergences significatives entre les perceptions et attentes de ces deux groupes.
Par exemple, 74 % des jeunes estiment comprendre les attentes des entreprises, mais seulement 33 % pensent que les entreprises comprennent les leurs. De plus, 80 % des dirigeants considèrent que les jeunes sont moins engagés dans leur travail que les générations précédentes, tandis que 60 % des jeunes estiment que les entreprises ne leur offrent pas suffisamment de responsabilités.
Pour combler ces écarts, CESI intègre dans ses formations des modules axés sur le développement des soft skills, la gestion de projet en mode collaboratif et l’adaptation aux environnements numériques. Ces approches visent à préparer les jeunes à s’intégrer efficacement dans le monde professionnel et à sensibiliser les entreprises aux attentes spécifiques de la génération Z, favorisant ainsi une meilleure compréhension mutuelle et une collaboration fructueuse.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
L’intelligence artificielle est désormais incontournable dans le paysage éducatif et professionnel. Nous explorons l’utilisation de l’IA dans la conception et l’évaluation pédagogiques, en veillant à aligner ces pratiques sur des critères éthiques et pédagogiques rigoureux.
Notre école, aux côtés de 11 partenaires dont l’Université Bourgogne Europe et Dijon Métropole, participe notamment au projet CAIRE (Citizen-oriented Artificial Intelligence training for a Responsible Education), visant à sensibiliser et former 28 000 élèves et encadrants sur 5 ans aux compétences essentielles en IA.
Par ailleurs, certains de nos programmes permettent aux étudiants de se spécialiser :
Le Bachelor grade de licence en Intelligence Artificielle dans le domaine de la santé, exclusivement dispensé à CESI Dijon, est la 1ᵉre formation en France à former les étudiants à gérer des projets d’IA pour la santé, exploiter les données de manière responsable et développer des solutions informatiques révolutionnaires pour le secteur de la santé.
Le cursus ingénieur en sciences du numérique, avec une majeure en Data Science et Intelligence Artificielle, développe des compétences en apprentissage automatique, analyse de données massives et développement de solutions intelligentes, tout en intégrant les dimensions éthiques et sociétales de l’IA.
Quelle est l’actualité de votre école ?
Notre école, de par sa présence sur tout le territoire français avec 25 campus, se veut être au plus proche des besoins en formation et en compétences des entreprises des territoires. Notre campus CESI Dijon s’inscrit pleinement dans cette proximité et cette relation partenariale avec tous les acteurs de l’écosystème enseignement supérieur et recherche et les entreprises de Bourgogne Franche-Comté, en témoigne notre récente intégration à l’Université Bourgogne Europe.
Notre école s’installera à terme au coeur de l’Université Bourgogne Europe au sein du bâtiment Santenov, qui accueillera de nouvelles activités de formation, de recherche, d’innovation et d’entrepreneuriat dans les domaines de la santé et du numérique. Ce nouveau campus renforcera le développement de nos formations et permettra de valoriser et d’ouvrir encore davantage nos activités de recherche en santé numérique avec l’installation d’une plateforme technologique ouverte.
74% des jeunes estiment comprendre les attentes des entreprises mais seulement 33 % pensent que les entreprises comprennent les leurs. [2]
Nous formons actuellement à Dijon, 385 étudiants au sein de différents programmes :
Programme Grande Ecole : un cycle préparatoire sous statut étudiant et un cycle ingénieur en apprentissage avec 2 spécialités : généraliste et informatique.
Programme Bachelors : sous statut étudiant ou en apprentissage, dans différents domaines/spécialités : Informatique, Intelligence artificielle dans le domaine de la santé, BTP.
Programme Mastères Professionnels : en apprentissage, Informatique, Ressources Humaines.
Programme Mastères Spécialisés : Qualité Sécurité Environnement et Développement Durable.
Programme Executive : Management, Qualité Sécurité Environnement et Développement Durable.
L’École des métiers
L’École des métiers, ex-CFA La Noue porte les ambitions la région BFC en termes d’apprentissage. Ses filières en coiffure, fleuristerie et automobile sont complétées depuis 2022 par les métiers de bouche. L’École des
métiers accueille 1.350 apprentis par an.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?
L’aide aux entreprises, comprise entre 5.000 et 6.000€, est toujours accordée et cette aide reste un soutien non négligeable notamment pour les TPE. Recruter un apprenti, c’est pérenniser son entreprise. Ce que recherchent tous les dirigeants, c’est transmettre le savoir-faire de leur entreprise, ses valeurs, sa passion, renouveler des compétences et assurer l’avenir.
Nous partageons cette valeur commune qui est la passion. C’est d’ailleurs pourquoi, très prochainement, notre baseline sera « La Passion se transmet ».
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?

À l’EDM, les Accompagnatrices Jeunes Entreprises (AJE) facilitent la rencontre et l’intégration entre l’entreprise qui recherche son futur collaborateur et le jeune à la recherche d’un contrat d’apprentissage. Elles veillent à ce que le profil proposé corresponde exactement à la recherche de l’entreprise afin de faciliter le recrutement.
Nous organisons à cette occasion un Job Dating le 23 avril à l’EDM (infos sur notre site internet www.ecoledesmetiers.fr).
En parallèle, au cours de l’année, plus de 1.500 visites d’entreprises sont assurées par les enseignants du domaine professionnel et général afin de sécuriser les parcours de formation.
Enfin, le livret d’apprentissage numérique permet de faire le lien au quotidien entre l’entreprise, l’apprenti et l’EDM.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
En 2023, nous avons structuré notre stratégie de développement numérique autour de quatre axes complémentaires : excellence pédagogique, attractivité et culture numérique, système d’information partagé et préparation aux métiers de demain.
Pour nos formations, nous avons décidé d’appréhender l’IA au travers de quatre actions engageantes :
Formation et acculturation des enseignants aux outils d’IA et leur intégration dans les pratiques pédagogiques.
Création d’un groupe d’enseignants “Ambassadeurs” dédié aux outils IA.
Développement de ressources mutualisées en exploitant les outils IA et les outils 3D pour enrichir les supports d’apprentissage.
Conception d’une cartographie des outils IA appliqués métier développés par les acteurs de nos filières professionnelles.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
Chaque année, de nouveaux diplômes voient le jour à l’EDM ! Après le développement des formations de la filière Hôtellerie-Restauration avec la Mention Complémentaire Barman et le Titre Pro Sommelier Conseil Caviste en 2024, c’est le BAC Pro Optique Lunetterie qui viendra étoffer l’offre de formation de la filière optique, permettant ainsi de suivre un cursus complet du BAC à la Licence Pro.
Côté tertiaire, c’est le BTS GMPE qui ouvrira en septembre 2025.
Nos apprentis continuent à se former à l’étranger avec le programme Erasmus pour découvrir d’autres pratiques professionnelles et développer leurs compétences. C’est une véritable immersion professionnelle, sociale, culturelle et linguistique possible grâce à un travail commun entre l’EDM, le jeune et son entreprise.
Trente départs sont prévus cette année et actuellement nous pouvons référencer des apprentis à Tenerife, Copenhague, Bruges et en Italie dans les filières Hôtellerie-Restauration et Métiers de Bouche.
CFA Sup Bourgogne
CFA Sup Bourgogne est le fruit d’un partenariat entre l’université de Bourgogne, les CCI, la Burgundy School
of Business (BSB) et la région BFC. Il forme 2.200 apprentis par an et regroupe plusieurs campus, dont un campus nivernais.
Compte tenu du désengagement financier de l’État, embaucher des apprentis est-il toujours aussi attractif ?

Bourgogne et DIGISUP. (Crédit : Campus by CCI Nièvre.)
À l’exception du secteur informatique, nos entreprises partenaires en alternance sont majoritairement des PME. Pour l’instant, nous n’avons pas encore ressenti les effets de cette diminution des aides, mais il est certain que l’impact se fera sentir dès la rentrée de septembre. C’est pourquoi nous mettons en avant aussi bien l’alternance que la formation initiale lors de nos journées portes ouvertes.
Il est regrettable que ce désengagement intervienne si tôt, car l’alternance pour les profils diplômés du supérieur s’installait progressivement comme un véritable levier d’embauche, favorisant l’insertion professionnelle des jeunes tout en répondant aux besoins des entreprises.
Les chefs d’entreprises sont nombreux à se montrer démunis pour intégrer et fidéliser la Génération Z. Comment cette dimension d’intégration prend corps dans les formations que dispense votre organisme ?
Tout repose sur la quête de sens. La génération actuelle a grandi dans un contexte marqué par de nombreuses crises : sanitaire avec la Covid, écologique, géopolitique avec la guerre en Ukraine… Le travail n’est plus perçu comme une fin en soi, mais comme un moyen au service d’une qualité de vie et d’un équilibre personnel.
Dans nos formations, nous avons observé une évolution dans l’état d’esprit des promotions : l’esprit de cohésion et d’entraide est bien plus fort qu’il y a quelques années. Si nous restons très attachés à un suivi individualisé de chaque étudiant, nous nous efforçons aussi de renforcer cette dynamique collective, car c’est en stimulant le groupe que chacun peut donner le meilleur de lui-même.
Au Campus by CCI Nièvre, nous favorisons cet engagement à travers des projets concrets réalisés en cours, mais aussi via la participation à des événements qui valorisent nos étudiants et renforcent leur sentiment d’appartenance.
L’IA est désormais incontournable. Comment est-elle appréhendée dans vos formations ?
L’intelligence artificielle fait désormais partie intégrante de nos formations. Depuis l’an dernier, nous avons intégré une initiation à l’IA dans notre BTS Gestion, et sur l’ensemble de nos cursus, les modules digitaux intègrent l’usage des outils d’IA. Nos formateurs, issus du monde professionnel, utilisent quotidiennement ces technologies dans leurs activités et transmettent ces compétences aux étudiants. L’objectif est de faire de l’IA un véritable atout pour nos apprenants, en leur permettant d’acquérir une maîtrise concrète de ces outils et d’en comprendre les enjeux, tant éthiques que stratégiques.
Quelle est l’actualité de votre organisme de formation ?
La rentrée 2025 marque une étape clé pour le Campus by CCI Nièvre avec l’ouverture de trois nouveaux Bachelors accessibles après le Bac, dans des secteurs porteurs comme l’Informatique et le Marketing Digital. Notre ambition est claire : permettre aux jeunes Nivernais de se former à des métiers d’avenir tout en restant ancrés sur leur territoire.
Autre grande nouveauté : le lancement du Bachelor Responsable Qualité, Hygiène, Sécurité et Environnement (QHSE). Cette formation répond aux besoins croissants des entreprises en matière de conformité réglementaire, de sécurité des employés et de protection de l’environnement. Elle s’adresse aussi bien aux étudiants qu’aux salariés ou demandeurs d’emploi en reconversion.
Avec ces nouvelles offres, nous renforçons notre mission : proposer des formations adaptées aux attentes du marché et accompagner nos apprenants vers une insertion professionnelle réussie.