Eugénie Dorange, espoir français aux JO PARIS 2024 en Canoë
Dossier spécial égalité.
Eugénie Dorange mène une double vie. À 25 ans, l’Icaunaise suit une prépa pour passer l’examen du barreau après un M1 de droit. « C’est un domaine qui m’intéresse, notamment parce que c’est en rupture avec le sport de haut niveau. » Si elle n’a pas pu candidater pour son année de M2 en 2024, repoussant le projet à la prochaine rentrée, la dynamique jeune femme ne souhaitait pas pour autant se reposer sur ses lauriers scolaires et se consacrer à sa préparation sportive.
« J’ai suivi ma licence et mon master à distance parce que c’est trop compliqué de me déplacer à la fac avec mon entrainement mais j’avais besoin de faire autre chose. » Si c’est en kayak qu’elle a commencé à flotter sur l’eau à l’âge de huit ans, depuis sa onzième année, elle se consacre au canoé. « On parle de canoéiste mais on simplifie en disant céiste » sourit la jolie sportive qui aimait l’idée de faire un sport atypique, proche de la nature. Membre de l’équipe de France senior depuis 2015, elle remet sa place en jeu tous les ans avec succès. Dixième au dernier championnat du monde avec sa coéquipière, elles espèrent poursuivre sur leur lancée et rejoindre une fois de plus l’équipe de France en mars prochain.
« No bad days ! La vie est trop courte pour passer une mauvaise journée donc même quand on est dans le dur, on garde le sourire. C’est aussi un moyen de faire tomber la pression par rapport aux objectifs sportifs en privilégiant les bons moments. »
« On va essayer de se qualifier pour les Jeux, c’est l’objectif 2024 ! Les Jeux sont un évènement majeur, peut-être le plus gros de ma carrière. En plus à la maison… J’ai coché ce rendez-vous depuis longtemps sur mon agenda. » Elle devra attendre le mois de mai pour savoir si elle atteindra son but et pourrait, d’ici là, participer aux championnats d’Europe et du monde. « Je serai fière non seulement de représenter mon pays mais aussi l’armée de champions dont je fais partie en tant que militaire membre de la marine. » Eugénie Dorange profite en effet du soutien de l’armée pour se consacrer à son entrainement de haut niveau en contrepartie de quelques obligations militaires, qui s’ajoutent à ses études supérieures et ses nombreuses heures d’entrainement hebdomadaires. « Je passe environ 20 heures sur l’eau chaque semaine mais il faut ajouter le temps de déplacement, le temps dans le vestiaire, les discussions avec l’entraineur… ». L’engagement, à tous les niveaux, coule de source pour la céiste.