Il est assurément l’un des communicants les plus emblématiques de la région - notamment fondateur de l’association CercleCom qui regroupe les professionnels de la communication de Bourgogne-Franche-Comté. Pourtant, Fabrice Roy a une trajectoire bien singulière. « Au départ, j’ai fait un DUT Informatique à Nancy, mais ça ne me plaisait pas », se souvient-il. Lui, son truc, c’est la rédaction. Alors naturellement, le Chaumontais se tourne vers le journalisme et intègre la rédaction de l’Est Républicain. « J’ai un parcours à l’envers, sourit Fabrice Roy. J’ai toujours commencé à travailler dans le domaine que je souhaitais puis ensuite je me suis formé ».
Il obtient un diplôme au CFJ Paris (Centre de formation des journalistes) et poursuit son aventure dans le quotidien régional – « À mon époque, l’alternance n’existait pas, mais c’est un peu ce que j’ai fait en associant mes compétences professionnelles à mon cursus scolaire. Cela me permettait de remettre en question mes pratiques en les confrontant à la théorie ».
Mais Fabrice Roy ne se sent pas à sa place, « il me manquait un feedback, je ressentais un manque d’utilité dans ce que je faisais, explique-t-il. Puis un jour, j’ai entendu la citation de Jules Janin, “Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir” : j’ai tout de suite su que je n’y ferais pas toute ma carrière. Le journalisme a été un passage vers ce qui me convenait vraiment : la communication ».
« Servir un projet »
Après cinq ans de journalisme, Fabrice Roy se rend alors à l’évidence : « j’avais envie d’écrire pour répondre à des objectifs, pour servir un projet. J’ai toujours été intéressé par la vie locale, politique et économique ». Dans cette logique, il se lance dans la communication publique et travaille aux côtés de Jean-Claude Daniel, maire de Chaumont, durant deux mandats consécutifs. Une nouvelle fois, l’homme apprend sur le terrain mais ressent un besoin de compétences et de qualifications. Fabrice Roy retrouve donc les bancs de l’école : il articule sa vie professionnelle et étudiante pour décrocher, à l’âge de 35 ans, une maitrise en Communication politique et publique.
« Le but n’est pas de faire original, beau ou décalé, mais de créer une communication qui puisse être portée et incarnée par le client. »
« Puis je voulais travailler à Dijon, c’est ici que vivait ma compagne de l’époque. J’ai fait le tour des structures qui m’intéressaient, et c’est en lisant le Journal du Palais que j’ai découvert tempsRéel. Florence Menu (fondatrice et directrice associée de l’agence, Ndlr) décrivait le poste qu’elle cherchait à pourvoir : j’ai vraiment eu la sensation que c’était fait pour moi ». Fort de ses connaissances du monde public et des collectivités, mais aussi « grâce au feeling, au dialogue et à la complémentarité » qui le lie à la fondatrice, Fabrice Roy intègre tempsRéel en 2007, d’abord en tant que directeur de projet avant de devenir directeur associé en 2011. « Ça a tout de suite fonctionné entre nous : je suis quelqu’un de calme, posé et réfléchi, Florence, c’est une pile, rit-il. Elle m’a rapidement fait confiance ; j’ai pu prendre des initiatives et des risques. J’ai découvert l’apprentissage de l’acceptation de ne pas gagner, mais aussi de continuer à avancer au gré des échecs et des réussites ».
Communicant accompli…
Dans son élément, Fabrice Roy travaille « sur les stratégies, la marque et la rédaction, précise-t-il. On produit des outils comme des sites internet certes, mais l’objectif est vraiment de définir le positionnement de l’organisation, créer un socle de communication fort, des bases solides qui permettent tout d’abord à l’entreprise de se connaître puis de parler d’elle. Quand une organisation vient nous voir, elle nous fait totalement confiance ; elle sait qu’on s’occupera de son projet comme s’il s’agissait de notre propre entreprise. Le but n’est pas de faire original, beau ou décalé, mais de créer une communication qui puisse être portée et incarnée par le client ».
Avec ses 30 années d’expérience – fêtées en 2023 -, tempsRéel bénéficie d’une légitimité locale et s’ouvre désormais vers le national. L’agence aux sept collaborateurs travaille entre autres sur l’élaboration de la stratégie de marque du réseau Figure - réseau d’universités créateur d’une filière d’excellence aux métiers d’ingénieur en France et ouvert à l’international. « On est régulièrement recommandés par nos clients. Aujourd’hui, on n’a plus besoin de démarcher ou de chercher à plaire : nos réalisations parlent pour nous-mêmes. »
…Et engagé
Mais l’activité de Fabrice Roy ne se limite pas à sa fonction de directeur associé d’une agence de communication. L’homme participe à la création du CercleCom dès 2010, tout d’abord pour se faire connaître auprès de ses confrères, mais également pour « donner une vision de la communication, explique-t-il. Il fallait aussi que ce soit un lieu d’accueil pour que les étudiants puissent rencontrer des professionnels du milieu ; il y a je trouve un vrai manque de porosité entre la vie scolaire et professionnelle ». Il préside l’association durant cinq ans avant de la transmettre ; « Je suis heureux de ce qu’elle est devenue, témoigne-t-il. Les nouveaux membres ont su garder les bases et les valeurs initiales, elle compte aujourd’hui plus de 200 membres et est entre de bonnes mains ».
Fabrice Roy se recentre alors sur son entreprise mais est de nouveau pris par la fièvre d’entreprendre : en 2020, il co-fonde Cookers, le Cercle des Chefs . « Il s’agit en fait d’un réseau de rencontre pour dirigeants, autour d’un moment de détente et de lâcher prise en profitant de notre territoire de gourmandise ». À chaque rassemblement, une dizaine de dirigeants - tous différents d’une édition à l’autre -, forme une véritable « brigade Cookers » dans la cuisine d’un chef local, pour apprendre à se connaître en cuisinant et ainsi enrichir son réseau professionnel. « J’ai désormais pour projet d’établir un club Cookers pour maintenir des relations fortes entre ces personnes, annonce Fabrice Roy. Le métier de communicant, c’est aussi celui de créateur de liens ».