Après son bac économique et social, Jean-Baptiste Pennequin intègre un DUT génie civil à Bourges. « C’est le même cursus que mon père et je l’ai suivi avec mon frère Pierre-Alexandre, dans la même classe. » Il obtient son diplôme avec l’idée de rejoindre un jour l’entreprise familiale. « Tous les étés, je travaillais en démolition ou en maçonnerie. »
Il enchaîne ensuite avec une licence professionnelle conduite des travaux publics qu’il décroche à l’ESTP de Paris. Il ne s’arrête pas là et poursuit avec un master en entrepreneuriat à l’école Neoma de Rouen. « L’école ne nous apprend pas tout même si l’IUT m’a formé de façon plus technique. L’ESTP était plus théorique. »
Regard souriant derrière ses lunettes, Jean-Baptiste Pennequin se souvient aussi de ses stages. Celui réalisé au sein de la branche haute gamme du groupe Promogim, acteur de la promotion immobilière, lui a fait découvrir la dimension commerciale.
« J’ai aimé le contact avec les clients, la vente mais aussi la partie financement. » Son stage de fin d’études ramène quant à lui ses pas vers l’entreprise familiale où il commence comme chef de chantier avant d’évoluer vers la conduite de travaux.
« Pendant mes études, je n’étais pas sûr à 100 % de rejoindre l’entreprise donc mon stage l’a confirmé. » Traité comme n’importe quel autre stagiaire dans un secteur professionnel particulièrement franc et honnête, il travaille dans la même entreprise que ses parents et son frère. « On se croisait finalement assez peu », sourit Jean-Baptiste Pennequin.
Cinquième génération à suivre la voie, en 2019, il devient officiellement salarié de Pennequin en tant que conducteur de travaux.
D’abord en famille…
Alors que l’été, quand il donnait un coup de main, le fils du patron ne voyait qu’un aspect de la vie de l’entreprise, il en découvre peu à peu tous les rouages.
« J’ai été bercé depuis l’enfance. Avant d’aller au foot le week-end, mon père nous faisait faire un tour des chantiers »
Dans les travaux publics, Jean-Baptiste Pennequin aime aussi la relation avec les équipes, les clients ou encore les fournisseurs mais également le fait de suivre l’évolution d’un chantier. « Quand on arrive, il n’y a pas grand-chose. Quand on repart, c’est propre. » À son poste, le jeune homme assure la gestion des équipes et des chantiers, entre 15 et 20 par an. Une mission qu’il remplit officiellement jusqu’en décembre 2022.
Puis aux côtés des amis…
Plusieurs mois auparavant, Jean-Louis Maggioni, dirigeant de l’entreprise homonyme, ami proche de la famille Pennequin et parrain de Jean-Baptiste, informe Francis Pennequin de son souhait de partir en retraite.
« Nous étions intéressés et avons décidé que ce serait moi qui gèrerai ce projet. » En juillet 2022, l’opération de rachat est officialisée et Jean-Baptiste Pennequin passe l’été aux côtés du cédant pour une transition de six mois afin d’apprendre les bases du monde du béton. « Nous ne sommes pas de la même génération et nous n’avions pas les mêmes approches du métier ce qui a suscité des discussions. »
Admettant lui-même qu’il peut être têtu et manquer de patience, le jeune homme se souvient cependant des échanges constructifs avec son parrain. Bien qu’il découvre une nouvelle entité et une nouvelle activité, le presque trentenaire retrouve des similitudes de gestion et identifie des adaptations pour apporter la touche Pennequin.
En janvier 2023, il prend la direction générale de l’entreprise historique Maggioni, producteur de béton prêt à l’emploi et de blocs béton. L’entreprise aux 40 salariés et aux dix millions d’euros de chiffre d’affaires s’appuie sur deux activités majeures. La première repose sur une centrale béton avec neuf toupies de livraison et deux camions pompe pour livrer les sites difficiles d’accès.
« Nos clients sont les entreprises de maçonnerie mais aussi les négoces comme Doras, Point P, Leroy Merlin ou Pagot Savoie qui font les intermédiaires avec les particuliers. » La seconde activité concerne la production de blocs à maçonner, des agglos, et des Techni blocs à coller.
« Ces produits ne sont disponibles que via des négoces partout en Bourgogne Franche-Comté. » Pour remplir ces deux activités, Maggioni fabrique 80.000 mètres cubes de béton chaque année.
Pour faire sa place
Le jeune dirigeant tente peu à peu de marquer l’entreprise de son empreinte, misant sur le dialogue et l’écoute. Il souhaite par ailleurs proposer un béton bas carbone en s’appuyant sur le savoir-faire de Pennequin pour le recycler ; agrégat de granulats, ciment et eau. Dans sa démarche, il se confronte à la réglementation.
« Le granulat pourrait intégrer du béton concassé mais nous sommes limités à 30 % de béton recyclé pour la fabrication de blocs tandis qu’il est interdit d’en utiliser dans le béton prêt à l’emploi. Il faut que la réglementation évolue. »
Cette démarche participerait par ailleurs de l’économie des gisements de sable. Jean-Baptiste Pennequin commencera dès le mois de mai 2023 à concasser le béton de démolition pour l’intégrer, après labellisation des autorités concernées, dans la conception de blocs.