K. L. Reddington
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K. L. Reddington

Une fantastique envie d’écrire.

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Photo de K. L. Reddington
Cette habitante de Sancey dans le Doubs, qui répond au nom de plume de K. L. Reddington et qui souhaite garder secret son vrai patronyme, vient d’ auto-publier un roman fantastique qui promet de séduire les amateurs du genre et les tienir en haleine jusqu’à la dernière page. (Crédit : JDP)

Publier son propre roman de fantastique, K. L. Reddington, ne pensait pas en être capable, elle qui, enfant, se laissait bien trop souvent emporter par son imagination, incapable de s’ancrer aux propos trop terre à terre de ses professeurs. « Je comprenais assez rapidement les choses, ainsi je m’ennuyais et je m’évadais, créant mille mondes dans ma tête ». Sa dyslexique la fâche un temps avec les mots avant, qu’au collège, un enseignant de Français passionné ne parvienne à la réconcilier avec la chose écrite : « c’est là que pour la première fois, j’ai pris goût à la rédaction d’articles, à travailler sur la comparaison des styles des différents auteurs ».

Des histoires racontées aux enfants...

Au sortir de l’école, elle se lance dans l’animation, se marie et à 23 ans se retrouve maman de trois enfants. Et c’est justement en élevant ses bouts de choux que l’envie d’écrire refait surface : « pour eux, je me mettais en scène dans des histoires fantastiques, je leur construisais des univers féeriques sur-mesure ». En parallèle, elle est en pleine reconversion professionnelle et suit une formation en maroquinerie. C’est là qu’elle fait la rencontre d’une jeune fille qui a franchi le pas et est devenue écrivaine.

« Je déborde d’imagination et j’aime dans la vie que les choses bougent »

« Je l’ai interrogée sur sa méthode, s’il y avait une recette pour se lancer. Elle m’a répondu : c’est simple, tu prends un cahier et un stylo et tu écris ! ». Face à un tel aphorisme, les derniers doutes sont remisés et germe en elle les idées de ce qui allait constituer son premier roman. « Souffrant d’insomnie, je me suis mise à écrire de nuit et à mon grand étonnement, c’est tout un film qui s’est mis à tourner dans ma tête. J’avais tout : les personnages, les différentes intrigues… ».

Au roman vampirique

Biberonnée à la série américaine Buffy contre les vampires, c’est tout naturellement que la thématique des suceurs de sang et autres loups-garous s’impose à elle. Cinq années seront nécessaires pour donner vie au premier tome de Tear of Heart. Sous-titré Transformation, il met en scène Mandy, sapeur-pompier (clin d’œil à l’engagement de l’auteure comme pompier volontaire pendant dix ans), qui suite à un accident de voiture se réveille avec des émotions et une force décuplées, ainsi qu’une morsure bien étrange. S’enchaînent ensuite à grand rythme mystères et révélations au sein d’univers riche empli de magie, de prophéties, d’amour et d’un profond sens de la famille.

Le chemin a été long pour la jeune auteure qui plus d’une fois s’est vu contrainte de reposer sa plume, chahutée par de douloureux évènements familiaux. Le père de ses trois premiers enfants était violent. Elle le quitte et fini par retrouver quelqu’un avec qui elle a deux autres enfants, mais il met fin à ses jours… L’écriture a été pour elle une sorte de fils rouge thérapeutique, voire cathartique : « ainsi, quand je suis arrivée à la fin, je me suis dit : tu en fais quoi ? Tu le gardes pour toi où tu l’envoies à des maisons d’édition ».

Deux suites à venir

Poussée par ses enfants et ses parents, c’est finalement la deuxième voie qu’elle choisit. Malheureusement les lettres de refus s’accumulent, au point qu’elle passe à côté d’une réponse positive. « Je n’y croyais plu, je n’ouvrais même plus mes mails… Ainsi, j’ai été surprise par cet appel de la maison d’éditions Jets d’Encre qui se disait prête à m’aider dans la publication de mon roman ». Cet établissement d’édition à compte d’auteur offre en plus de l’impression de l’ouvrage tout un panel de solutions d’accompagnement qui vont du service de reformulation à la communication en passant, par exemple, par des ateliers pour surmonter le syndrome de la page blanche.

Les éditions Jets d’Encre ont également un partenariat avec Hachette pour la distribution de leurs livres en librairie. « J’ai trouvé leur proposition intéressante et mon livre est sortie le 1er juin. Depuis, je travaille sur deux suites qui sont déjà bien avancées. Je me suis d’ailleurs mise à mon compte dans la création de tapis décoratifs artisanaux pour être d’avantage disponible pour mes livres et mes deux derniers. Il est vrai aussi que je fuis la routine, j’aime dans la vie que les choses changent, que ça bouge ! ».