Troisième génération avec sa sœur cadette Perrine, Mathias Stoker assure la direction des Etablissements Stoker, l’entreprise familiale spécialiste de la vente de matériaux de construction.
Fier de ses origines rurales, le dirigeant mène ses activités et ses équipes en s’appuyant sur des valeurs humaines et sociales.
« Avec ma sœur, nous avons grandi sur un tas de sable » débute Mathias Stoker, président de l’entreprise familiale homonyme qui a vu le jour en 1930.
Son enfance passée à Pouilly-en-Auxois, dès l’adolescence il donne un coup de main à ses parents en rangeant les pots de peinture dans les rayons puis en conduisant les chariots élévateurs. Après l’obtention de son DUT gestion des entreprises et des administrations et un stage en Irlande au service marketing d’Unilever, il intègre l’entreprise familiale comme vendeur. Désireux de se forger une expérience complémentaire, il part un temps en Bretagne.
« J’ai travaillé dans le négoce de matériaux de construction parce que c’était mon univers. Bien structurée, l’entreprise Quéguiner Matériaux a été une bonne école. »
Commercial en second œuvre, plâtrerie et isolation, il fait peu à peu croitre son portefeuille clients jusqu’à ce que l’idée de devenir son propre patron lui traverse l’esprit.
« A ce moment-là, je n’envisageais pas de reprendre l’entreprise familiale. » Pourtant quand sa mère Bernardette lui téléphone, l’encourageant à revenir sur ses terres natales pour aider ses parents vieillissants, il n’hésite pas.
L’aventure familiale
En 2008, il rentre en Bourgogne et rejoint les Etablissements Stoker comme commercial à l’agence de Ménétreux-le-Pitois. « Ma mère a toujours tenu les affaires et elle m’a orientée. »
En s’appuyant sur son expérience bretonne, il apporte son expertise pour développer le marché lié à la construction de maisons individuelles jusqu’à développer ce marché avec près de 150 maisons par an par le biais de différents constructeurs partenaires.
« Ensuite, j’ai patraché dans différentes missions pour me préparer à la reprise avec mon père Fanfi » explique-t-il en bon bourguignon usant du patois régional.
De son côté, Perrine, qui a rejoint la société en 2002 en tant que gestionnaire comptable, apprend les rouages du métier aux côtés de sa mère. En 2018, la fratrie reprend la direction opérationnelle avant de prendre officiellement les rênes en 2022 ; Perrine en tant que directrice générale de la holding familiale, Mathias occupant la présidence. « Nous avons vécu la transmission d’une entreprise familiale, avec les avantages et les difficultés du travail en famille. »
Des valeurs au service des professionnels
A Pouilly-en-Auxois, Ménétreux-le-Pitois, Saulieu, Fleurey-sur-Ouche, Bligny-sur-Ouche ou encore Dijon, les Etablissements Stoker et leurs enseignes locales, Gedimat, Caséo et bientôt Carrelage et Bain à Dijon, entendent répondre aux besoins en construction, de la maçonnerie au dressing final.
« 70% de notre activité repose sur la carcasse de la maison. Notre ADN est tourné vers les professionnels. D’ailleurs, nous voulons concevoir un village du bâtiment sur le site de Dijon. Nous mettons cette même expertise au service des particuliers. »
Pour les servir au mieux, le groupe n’hésite pas à investir trois millions d’euros à Saulieu et à mener un projet à impact économique à Pouilly-en-Auxois.
« On croit à nos territoires, à la ruralité. Chaque année, nous investissons 10% du chiffre d’affaires sur nos sites ou dans la logistique. »
« A l’heure où il faut être leader à tout prix et multi quelque chose, nous sommes multi-cantonal et leader dans la vallée de l’Ouche » s’amuse Mathias Stoker qui reste humble malgré la réussite de l’entreprise familiale.
D’ailleurs, le dirigeant insiste sur le rôle de sa sœur, en charge des finances et des ressources humaines, mais aussi du comité de direction. « Moi je fais attention, le comité de direction fait le reste. La boîte repose beaucoup sur eux. »
Pour autant, le président, créatif aux milles idées à la minute, parfois difficile à suivre, mène la stratégie de développement en accord avec les valeurs portées par la famille Stoker.
« On est des paysans qui arrivent en ville. On travaille de façon indépendante, avec nos camions, nos chauffeurs. On se montre réactif pour répondre aux impératifs des entreprises, aux réalités des chantiers. »
Miser sur l’humain
Mathias Stoker s’emploie par ailleurs à mettre en avant l’humain et en particulier ses 80 salariés. « Bienveillance rime avec exigence mais pour pouvoir demander, il faut savoir donner. »
Intéressement, participation, bien-être au travail avec de nombreux aménagements, …Les Etablissements Stoker veulent dépoussiérer un secteur qui manque d’attractivité en innovant et mettent la RSE au cœur de leur stratégie.
« Avec Perrine, nous réfléchissons à une association avec nos cadres, c’est un chantier qui nous tient à cœur. Nous avons des équipes fidèles à nos côtés. On ne fait rien seuls donc il faut un juste retour des choses. »
A 45 ans, le jovial dirigeant qui peine à se défaire de son sourire, veut contribuer positivement à son écosystème et avoir un impact positif sur son territoire.
Et quand il ne s’attèle pas à faire croitre l’entreprise familiale, Mathias Stoker, en bon épicurien, s’adonne à des plaisirs simples : « La pêche, avec mon père notamment, la chasse et le vin ! »