À peine à la retraite que Rémi Jean est déjà reparti sur les chapeaux de roues. Le chef d’entreprise à la carrière rallongée de deux ans a été élu, en mars dernier, président de l’association Cap Nord. Une vie bien chargée qui a commencée dans sa Lorraine natale.
« J’ai fait quelques études dans la jeunesse, mais comme j’étais plutôt du genre à vouloir m’amuser, j’ai préféré tout envoyer bouler pour partir faire mon service militaire, se souvient-il, non sans amusement. À mon retour, ma mère m’avait trouvé un boulot, me disant : “ tu ne vas pas rester comme ça à la maison... Tu ne crois quand même pas que je vais te nourrir et te loger sans compensation ! ”... Je suis donc allé travailler comme ouvrier dans une société qui faisait des conserves de fruits, entre autres ». Peu passionné par ce début de carrière, il a finalement choisi de mettre à profit ses études de dessin industriel pour intégrer le bureau d’étude en tant que dessinateur.
Des cours du soir à la direction
En parallèle, Rémi Jean décide rapidement de reprendre ses études en cours du soir au Conservatoire national des arts et métiers, avant de rencontrer une personne qui décidera de lui donner sa chance en lui confiant les clés d’une petite usine de fabrication de cartons ondulés et autres emballages. « La vie est faite de rencontres... c’est en tout cas ce qui a rythmé la mienne », reconnaît-il.
Au bout de six ans à la tête de cette première société, le jeune chef d’entreprise est recruté par un groupe pour prendre la direction d’un centre de profits. Il quittera finalement la Lorraine à la fin des années 2000 pour rejoindre la Bourgogne. « J’ai passé treize ans à la direction d’Onet, où j’avais plus de 250 collaborateurs à temps plein et jusqu’à 600 à temps partiel. » C’est dans ce cadre qu’il a eu l’occasion de rencontrer François Parry. « Il m’a demandé de participer à Cap Nord, il y a sept ans. J’ai rencontré des personnes intéressantes et créé des amitiés. C’est d’ailleurs lors d’une soirée RH, avec Fabrice Rey, Elsa Goulleret et Yoann Boudin, que Cap Nord fête ses métiers est né », confie-t-il.
C’est finalement à la suite de la présidence de Jean-Dominique Damond, après le mandat de François Parry, que certains membres de l’association ont incité Rémi Jean à se présenter pour prendre la présidence de l’association qui participe aujourd’hui au rayonnement de la zone d’activité Cap Nord. « Le fait d’être fraîchement retraité était un véritable avantage. Déjà parce que c’est un vrai investissement, cela prend beaucoup de temps, et surtout, je n’ai plus aucun intérêt nulle part... J’ai une totale liberté de parole et d’action, on ne peut pas me taxer d’avantager mon entreprise et encore moins de me faire du chantage aux marchés. L’indépendance est très importante pour gérer une association comme ça, observe-t-il. Mais pour cela, je voulais une équipe, du monde au bureau et un bureau actif où les membres s’investissent ».
« Mon objectif de mandat ? Remettre l’humain au cœur du fonctionnement de l’entreprise. »
Cette nouvelle mandature, Rémi Jean souhaite la placer sous le signe de la convivialité et de l’humain. « J’ai moi-même connu de grandes périodes de solitude en tant que dirigeant et je sais ce que c’est. On travaille 24 heures sur 24 et souvent, on se retrouve seul face à soi-même. Quoi de mieux que de se retrouver avec d’autres collègues bien dans leur peau et dans leur tête et qui peuvent aider en apportant leurs expériences ? »
Se rapprocher d’autres clubs pour être plus fort
S’il y avait un objectif de mandat à mettre en avant, le nouveau président de Cap Nord souhaiterait « remettre l’humain au cœur du fonctionnement de l’entreprise ». Promouvoir la jeunesse est aussi quelque chose auquel tient le jeune retraité. « J’ai rencontré de jeunes entrepreneurs qui sont seuls mais qui ont envie. Ils sont passionnés par ce qu’ils font et si Cap Nord, au travers de ses actions, peut leur ouvrir les portes d’autres activités professionnelles dans d’autres entreprises, les faire connaître et se lancer, on aura réussi. »
Du reste, comme beaucoup de clubs d’entreprises, Cap Nord est confronté à certaines problématiques de mobilité et d’accessibilité, de sécurité ou encore de voirie. Pour cela, le président fraîchement élu a choisi la coopération. « Avec le président de Grand Sud Olivier Arbez et Dominique Bruillot, le président de Cap Suzon, nous souhaiterions construire des ponts, développe Rémi Jean. Bien sûr, chaque club gardera sa culture et son identité, mais nous essayons de travailler ensemble sur certaines problématiques communes pour avoir un peu plus d’écoute de la part des décideurs et élus ».
En somme, il souhaite, avec son bureau, faire bouger un maximum de choses et pour cela, ouvrir l’association Cap Nord aux adhérents exerçant en dehors de la zone d’activité Cap Nord. De quoi débuter sa retraite de manière bien occupée pour celui qui a profité de cette fin de carrière professionnelle pour relancer une petite activité de bien-être qu’il avait créée dans les années 2000 : « J’avais fait, dans ma jeunesse, des formations dans les massages et la réflexologie plantaire et j’ai pratiqué intensément cette activité pendant cinq ans avant de retourner en centre de profits. »