Politique

« C’est l’union des gauches qui a permis de contenir le Rassemblement national »

Bourgogne Franche-Comté. La présidente de région Marie-Guite Dufay et le vice-président aux affaires économiques Nicolas Sorret ont présenté les dossiers à l’ordre du jour de la prochaine assemblée plénière dans un contexte politique bousculé par le scrutin des législatives anticipées.

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Photo de Marie-Guite Dufay et Nicolas Sorret
(Crédit : DR)

C’est peu dire que la traditionnelle conférence de presse préalable à l’assemblée plénière (qui se tient ce lundi 15 juillet), a été vampirisée par les résultats des élections législatives anticipées. L’air grave, la présidente de région Marie-Guite Dufay est revenue sur la poussée du Rassemblement national, en France comme en BFC, « dans les milieux ruraux comme industriels, le RN est très fort. Ce n’est pas une perspective de joie », reconnaît la présidente, habituée pourtant à être bousculée en séance par les conseillers régionaux RN. Elle réaffirme que « c’est l’union des gauches qui a permis de contenir le Rassemblement national, avec un programme en partie chiffré, avec sa cohérence, qui veut proposer autre chose par rapport aux politiques libérales sur les questions du pouvoir d’achat, des services publics et notamment de la santé, de l’écologie », un dernier point qu’elle reconnaît être une « ligne de clivage » au sein de l’assemblée régionale mais qu’elle « assume ».

« Pas de majorité »

De quoi sera faite la politique nationale de ces prochains mois ? Pour la présidente de région, « la situation est très compliquée, car il n’y a pas de majorité. L’union des gauches a sa responsabilité dans ce contexte à aller chercher des alliances, sérier les sujets, pour trouver des majorités de projets ». Une gageure, à lire les fins de non-recevoir des uns et des autres à l’idée de former des coalitions... L’immigration ? Marie-Guite Dufay reconnaît à la gauche de « n’avoir pas été suffisamment claire sur sa politique ».

Favorable, comme le prévoit le programme du Nouveau Front Populaire, à la régularisation de ceux qui travaillent en France, « au-delà, la question de l’accueil, jusqu’où, comment… on n’est jamais très clairs, je pense qu’il y a des choses à clarifier ». Le financement de la politique sociale souhaitée par la gauche ? « Il faut aller chercher des recettes par l’impôt qui est un instrument de la solidarité : rétablir l’ISF, traquer les niches fiscales... Il y a de l’argent à aller trouver ! » Pas sûr que cela permettent de construire des « majorités de projets » avec les élus LR et macronistes

Aider la ruralité

Même si la présidente insiste – « Ne confondons pas le vote national et élections régionales. Ce qui s’est traduit dans les urnes la semaine dernière n’était pas un referendum pour ou contre les politiques de la région » -, elle admet que le conseil régional a bien conscience des attentes de la population : « On est animés chaque jour dans l’expression de nos politiques publiques par la volonté de faire le plus possible pour travailler l’anxiété qui est celle des Français, ici des Bourguignons et des Franc-Comtois dans un monde qui bouge, les repères s’effacent, on est dans une période propice à ce vote ». Cela se traduit notamment (voir encadré), par une pour une poursuite des actions envers les territoires industriels en mutation et des budgets fléchés au profit du monde rural.

« Les politiques régionales ne sont pas des politiques qui peuvent immédiatement apporter des réponses au malaise que l’on ressent et qui est à la source, conclut Marie-Guite Dufay. Nous avons des politiques animées par un certain nombre d’objectifs et de valeurs pour travailler les questions industrielles et les questions rurales. Nous allons continuer à aider ceux qui étaient dans une industrie, l’automobile, qui était une force essentielle de notre territoire qui est face à des mutations considérables ; et trouver des voies de diversification : le nucléaire, l’hydrogène, les bio-technologies et les micro-techniques... Sur le rural, on a un souci constant dans nos politiques d’appuyer les projets des collectivités. On en fait plus dans les campagnes que dans les villes par rapport au nombre d’habitants ».